Par les moustaches de Lemmy, les cacahuètes de feu Bon Scott et les poils
de barbe des ZZ Top ! Je suis furax un max, j’ai l’œil qui lance des
éclairs et je latte tout ce qui bouge. Garez-vous minables, planquez les
avortons et dégagez la piste des avions civils : lancement de missiles
gueule-gueule imminent. L’objet de mon courroux ? L’adulation béate et
baveuse de la revue à plumes de Greyoncé et son mari René, non Geyser,
squattant le stade de France et les médias de façon monopolistique. Quoi en
fait ? Un show en play back avec
des danseurs qui font l’essuie-glace en extension sur fond de pétards
multicolores. De la scansion de mots banals sur fond de rythme plat, alternant
des vocalises d’ascenseur yoloooo qui ne feraient même pas bouger un demi-cil d’Aretha
Franklin ? Ce qui me rend d’une humeur comparable à celle d’un Johnny
Rotten mineur observant la césarienne d’une femelle Middleton, c’est encore une
fois le bombardement en tapis de la pensée unique monochrome et mercantile. Géniaaaal, wéééé. Trooop bien. Nein,
nein, nein !
Thanks God, euh non…Satan, chez Songazine on a la gniaque du FFI -modèle
juin 41-, la persévérance de Jean-Louis Etienne après 2 mois de marche tout
seul par moins 55 et la force du pou accroché à un testicule pas lavé. On va
vous parler de choses sérieuses, électriques, vivantes et pas banales : j’ai
nommé les SUPERSUCKERS.
Auto-proclamés
“the greatest rock and roll band in the world”, ces garcons nous arrivent en
hurlant de Tucson, Arizona. Ils sentent la poussière et la sueur, quand ils
entrent dans un bar, ça fait clink clink clink et on leur sert ce qu’il y a de
plus fort sans poser de questions. Avec un nom de chanteur comme Eddie Spaghetti
et des guitares branchées dans les tripes de la fée Electricité, ce groupe
enchaîne les morceaux de trois minutes qui font comprendre à vos tympans qu’ils
vont mourir un jour. Ils clament leur amour du rock brut de fonderie, le style
à évoquer Florange (quand ça marchait encore) via des riffs rougis au Marshall
incandescent. Leur nouvel album s’appelle Get the Hell. Ben quoi, ils ne vont
quand même pas l’intituler « R and B pétasse » ou « On ira tous
au paradis », non ? Et ils ne sont pas fous, nos amis soniques, ils
disent même que les disques de rock ne se vendent pas bien cette année :
voir cette vidéo qui désinfecte tout œil
touché par une crotte de hit parade mainstream. Oui, les Supersuckers sont
comme une Mustang pourave qui roule à fond entre deux canyons, conduite par un
aveugle hilare qui vient de finir un Magnum de Jack Daniel’s cul sec pour faire
passer deux poignées de cachets multicolores et non approuvés par la FDA.
On va se casser la binette avec eux, plonger au fond du ravin, finir au rayon
épaves de la casse d’un garage graisseux. Et alors ? WTF, on va tous y
passer mais avant, si on peut éviter les musiques sans goût et les divas en plastique,
ce sera ça de gagné. Vous vous rappelez ce que disaient les Clash… What have we
got ? Magnificence !
Mettez le volume sur 10, souriez, c’est gagné.
Jérôme « La Grange » V.
PS : Allons-les voir jouer (à fond) à La Clef, Saint-Germain en laye, le
1er octobre prochain.