Invité par les soins sympathiques et efficaces d’Ephélide, notre petit
reporter nous livre ses impressions et ses notes, encore trempées de sueur (bon
sang, comme il faisait chaud !). Lisons plutôt !
19h00 : Rueil-Malmaison. Je quitte le bureau au volant de ma petite
auto jaune.
19h45 : Montmartre, je passe devant le 23, avenue Junot. C’est là,
l’Hôtel Particulier !
20h21 : Montmartre, je repasse devant le 23, avenue Junot. Grrrr. Où se
garer dans ce quartier ?
20h42 : Je me gare au forceps sur le passage-piétons, rue Becquerel.
Je croise les doigts pour que la fourrière avide à dollars ne me dérobe pas mon
véhicule. :-(
Soyons désinvolte, on est un peu VIP, ce soir.
Soyons désinvolte, on est un peu VIP, ce soir.
20h49 : « Oui, vous êtes bien sur la liste des invités » me dit
une blonde. On me donne deux coupons pour boissons. « Ben…merci, je suis
content » (NB : ce reporter n’est pas un type blasé).
21h00 : J’arrive dans un superbe hôtel du Montmartre rêvé, via une
allée privée. Ambiance la fête du Grand Meaulnes les I-phones en plus. Cela
bruisse de beau monde. Jeunes, minces, on fume un max dans le jardin. Cela
discute d’un air entendu. Je suis au milieu d’un milieu se dit notre reporter.
-« T’es au courant que Naive Records a un nouveau
patron ? » fait un type buriné à un autre type buriné. Moi je
croise son regard et prends un air entendu.
La nuit est belle. Un nain sifflote, les mains dans les poches. On parle
anglais près de moi. Les cigarettes électroniques chauffent. On est au milieu d’un
milieu.
21h04 : Je monte au deuxième étage. Un barman cool me sert un cocktail
Velvet Elvis, à base de Jack Daniel’s (aka un des sponsors de la soirée, c’est
mieux que Koka Zero). Très bon. Un photographe barbu et survolté m’appelle « Tonton »
et me présente comme tel à la cantonade. (NB : le reporter est bon public
pour l’humour potache). Je parle avec un journaliste multimédia qui me dit avoir
du mal à boucler ses fins de mois : «Aux Inrocks , c’est 60 euros la pige,
tu vois ». Ben, je le crois, moi.
-
« J’ai pris un Dafalgan avec deux cocktails, ça
devrait aller » dit une jeune femme apparemment membre du staff. Elle disparaît,
l’air affairée.
21h06 : début dans le petit petit lobby au RdC du concert de BlackAtlass, un gars de Montréal qui parle anglais (WTF ?), le genre trip-hop
habité. On est 27 au mètre carré, il fait 54 degrés, les fenêtres et portes
sont verrouillées because décibels et voisinage, je sors en dégoulinant par la
cuisine et fais le tour de l’hôtel. Je vois les gars de Ouï FM et leur matériel
bien professionnel en ordre de marche.
21h22 : Posé sur un beau fauteuil, je regarde Easy Rider qui passe en
boucle dans une des suites, tout à côté d’un salon de) coiffure temporaire. Ce
film est violent, non ? (NB : le reporter est un peu cinéphile). Un hipster
bobo super barbu comme dans les magazines (ou les pubs The Kooples) fait des
mèches à une ingénue. « Attends, chui plus stagiaire, j’ai 31 ans ! »
dit tout à coup une blonde à un geek.
21h45 : Par hasard, sur le perron je rencontre la gentille Marion d’Ephélide,
et peux enfin mettre un visage sur un
nom et un e-mail. Sympa. Derrière moi, j’entends un rouquin déclarer :
-
« Tu vois, Instagram, ça drive du brand content. »
Et l’autre répond :
-
« Easy, mais tu as du staff pour développer ton
appli ? »
Ben, moi, je ne connais pas de staff qui développe des applis easy. Je
remonte me faire servir un autre Velvet Elvis. (NB : le reporter avait
soif).
22h07 : Arnaud Rebotini arrive et fend la foule. Il est plus grand et
plus costaud que tous les autres ici présents. Je le salue de la tête. Il en
jette ce type quand même. Il monte aussi se faire servir un Velvet Elvis. On sert
quelques sushis sur des plateaux d’argent (NB : le reporter avait faim).
22h49 : J’apprends que le concert de Black Strobe aura lieu tout en
haut de l’hôtel dans la grande suite sous les toits. Je me positionne devant la
porte. « Y’aura pas de place pour tout le monde là-haut, dit une certaine
Emma, faut que je compte les gens, alors… » . Je lui dis « c’est
comme les hôtesses dans les avions ? ». Elle ne sourit pas.
22h56 : Ouverture de la porte. Escalier en colimaçon. 100 personnes
serrées comme des sardines dans une suite, certaines sur le lit, une nuée de
photographes et vidéastes. Instruments branchés qui occupent un coin. Table de mixage
dans la salle de bains. Température en hausse. Les musiciens arrivent. Rebotini
est toujours aussi balèze.
23h01 : Début du concert. Suis au premier rang. (NB : ce reporter
est quand même consciencieux, hein ?)
Démarrage avec un « Going Back Home » parfait (sur la compile des
Inrocks ce mois-ci, tiens donc). Rebotini est rock, puissant, présent ; Il
est pro, c’est un vrai musicien et il sait chanter. Manipulant ses bons vieux synthés
analogiques tout en faisant le crooner « swamp ». 20/20. Trois
musiciens l’accompagnent, en bons lieutenants. Nous aurons le droit à de belles reprises, dont le fameux « Folsom
Prison Blues », un «I’m a Man » habité et un « In the Ghetto »
labélisé Velvet Elvis bien relevé. 7 ou 8 chansons en tout je ne sais plus (NB :
notre reporter est bien un amateur) dont un rappel exigé par les spectateurs
chauds bouillants.
23h32 : La suite se vide en 2 minutes. Les femmes de ménage ont du
boulot demain matin. Les bars sont pris d’assaut.
23h36 : Je sors du 23, avenue Junot. Direction rue Becquerel. Un Vélib
grille un feu et manque de me renverser. (NB: « Abruti ! » lui lance
notre reporter, encore en sueur). Le véhicule n’est pas à la fourrière. Le
reporter est heureux. Black Strobe c’était donc un bon concert. Merci Éphélide,
merci Suite N°7, merci Jack Daniel’s.
00h36 : Retour à la maison après écoute supplémentaire et appliquée du
très bon CD God Forsaken Roads. Fin du live report.
(NB : le reporter est accueilli par son chat qui ronronne).