Avant de vous parler d’un groupe sans concession et puissant, lourd d’une
histoire pleine de sueur et de décibels, j’ai nommé LOFOFORA, voici un souvenir personnel qui devrait vous faire
sourire !
Il y a bien longtemps (années 1985-1990) je chantais dans mon groupe de
vieux potes aka Les Colonels et nous
répétions aux studios LUNA ROSSA, qui se situaient lors dans les murs épais des
FRIGOS de PARIS. D’ailleurs, l’un des groupes y venant souvent était nommé... Lofofora Thérapie ! Nous les
croisions sans les connaître, nous, modestes amateurs (éclairés).
Bref, nous jouions chaque dimanche soir avec tout notre cœur une série de
reprises allant de The Cure à Chuck Berry, en passant par les Clash, Jerry Lee,
Etienne Daho et Niagara. Nous n’étions pas les meilleurs mais le fun, l’amitié
et l’énergie étaient présents ! Bref, nous allumions les amplis, chacun
tournait discrètement le volume de plus en plus fort, et les cannettes de 8°6
se vidaient assez vite. Plus elles se vidaient, plus nous étions contents, plus
on jouait fort, plus nous étions contents. Autant dire que je rentrais chez moi
la tête explosée (mais heureux), et je me souviens bien de cette lumière
orangée du périphérique qui fait mal aux yeux (mais que mettent-ils dans cette
bière ?), alors que je rentrais à la maison, écoutant sans doute quelque
cassette assez fort sur l’autoradio.
Nous fumions et qui plus est…dans le studio (mazette, tout cela paraît venir
d’un autre monde !). Un soir en répète, assez content sans doute, j’ai
lancé un mégot dans la VMC (bouche d’aération qui aspire l’air, rappel). Mon
ami Olivier B. fit de même. Cinq minutes après, le gaillard de faction arrive
en trombe ! Que se passe-t-il ? Il y a de la fumée partout !
Olivier B. et moi bredouillons : -« Hé bé, hé bé, euh… »
Heureusement, Jacques S. guitariste émérite et leader dans les situations
graves déclare avec assurance : - « un fusible a du cramer, ça a mis
le feu à la laine de verre, ah ces machins ça brûle n’importe quand ! »
Le meilleur est que le départ de feu fut circonscrit avec quelques coups d’un
extincteur dans la gueule de la VMC (la chance a voulu que le feu de prenne
pas, ouf !)
Quand l’épisode fut terminé, Olivier B. et moi avons re dit « hé bé,
hé bé… » et Jacques S. a de facto
confirmé sa situation de leader en cas de coup dur. Nous bûmes une ou deux cannettes
de 8°6 pour faire glisser tout ça (et plus de mégots jetés dans la VMC !)
Tout ça pour vous parler de LOFOFORA
(hey, on aurait pu brûler ensemble, après tout !).
Punk, hardcore, fondé en 1989, ce groupe est un solide pilier de la musique
qui en a…dans notre hexagone pâlichon. Engagés, ils le sont, en rouge et en
noir, la bannière au vent, cohérents et tenaces. Pour vous la faire courte, ils
sont plus proches de la French résistance que du vieux maréchal, et ce n‘est
pas du bidon. Centaines de concerts, festivals, hauts et bas : je crois
que ce groupe en a vu de toutes les couleurs et se tient debout, face au
public. A fond les amplis, maestria et rythmiques syncopées.
Ils sortent un tout nouvel album, « l’Epreuve du Contraire » dont
est extrait ce single : « Contre les Murs », bien recommandé par
Songazine, Creusot-Loire, les aciers Krupp, Hayange et Florange.
De notre humble point de vue, vous devriez aller les voir en concert, ce 23
octobre au Trabendo.
Et d’ici là, ne jetez pas vos mégots n’importe où !
Jérôme « 8°6 » V.
Les COLONELS devant LUNA ROSSA, circa 1989 |