Il y a une arme qui surpasse toutes les autres en matière de symbolique
guerrière et d’affichage d’intention de nuire envers autrui. C’est … la hache !
Depuis le moyen-âge ou même les vikings, cette arme possède un pouvoir
évocateur et tranchant à nul autre comparable. Quand on charge un ennemi hache
en main, il n’ y a aucun doute sur le résultat final escompté. Encore… une
dague, une épée, une flèche fine, cela peut faire un petit bobo, une
estafilade, une blessure minime que l’on soignera avec une douce dame à ses
côtés et au coin du feu… mais une hache !
L’objectif est de découper, éviscérer, décapiter. Il faut s’attendre à un
impact lourd, une destruction massive. Tel le chêne que l’on découpe, le sujet
visé doit s’abattre en craquant et en hurlant. En 2014, cette aura destructrice
et sanglante est encore plus forte. Chaque fois qu’un fait divers évoque un
forcené muni de cette arme blanche suprême, notre attention est captée, portée
au maximum. Attaquer une banque avec un calibre ? Forcer la porte du Parlement
avec une kalachnikov ? Non, non, petit bras, déjà vu, cliché. La hache
écrase tout. Elle est nette, claire précise : dans la phrase « j’ai
une hache et je me dirige vers toi », le mot « toi » est déjà
superflu, conjugué au passé, devenu un mot composé, voire découpé selon les
pointillés comme sur les posters qui trônent derrière votre boucher.
D’ailleurs les « forces de l’ordre » ne s’y trompent pas et, à la
vue d’un individu brandissant sa bonne vieille hache, c’est ouverture de feu
sans sommation, vidage de chargeur et double rafale de .357 qui cible le cœur. Pour
peu que le suspect soit déjà « connu des services de police », on
envoie une dose de napalm en bonus pour désinfecter tout cela. Tout cela pour vous
parler de Motörhead que je pense aller voir en concert le 18 novembre, si notre
bon vieux Lemmy ne succombe pas à un AVC, une thrombose, la fièvre Ebola, un
lot de Jack Daniel’s éventé ou le chikungunya. Quand Motörhead joue, c’est au
maximum, à fond, le volume sur 11. Dans l’écoute de Motörhead, il n’y a pas de
fioriture, de doute. Pas d’eau dans le pastis, pas de chaussures pour marcher
sur les braises, pas de préservatif pour escalader le mont de Vénus. Alors je
vous laisse rêver sur une image qui me met l’eau à la bouche : Lemmy
attaquant le plateau d’un télé crochet avec une hache, avec ses chansons en
bande son et les forces de l’ordre qui regardent en rigolant sur les écrans de
contrôle.
Hachement bien, non ?
Jérôme"no sleep til le Zénith" V.