A Songazine, forcément, nous sommes bienveillants et solidaires envers les LGBT.
D'abord parce que notre camp fut, est et sera celui des « pas comme
les autres », des tordus, des déviants… bref les artistes de tout poil. Désolé Maréchal, notre fan club est celui de
Jean Moulin. Bien sûr, on finit mal, on
boit la tasse dans la baignoire et pour le vernis à ongles, sans ongles, c’est
moins évident… mais après nous au moins, on a Malraux qui fait les oraisons et,
putain, ça a de la gueule. J’ajouterai que les bénitiers et les grenouilles, à
part en cendriers ou en fricassée, moi je digère mal.
De plus, par Jupiter et ses cuisses, mais que ferions-nous sans les pédés,
les tarlouzes ou tout autre nom d’oiseau qui qualifie nos joyeux amis
homosexuels ? Dans le show-biz, la musique, la création rythmique en tout
genre, ce serait le désert des tartares, la Bérézina, voire l’âge de Glace
7 ! Don’t leave me this way.
Dites-moi donc… On danserait la valse comme au début des mariages entre la
belle-mère, le gâteau et le champagne qui tiédit ? On veut du disco, des
paillettes et la java des reines du dance floor ! J’écoute les Clash
depuis toujours mais bon, pour mettre le feu à une soirée, il faut du gay
savoir faire, c’est un fait.
Je rends donc ici hommage à Jimmy Sommerville et son fameux clip
« Small Town Boy », vous savez le petit lad anglais rouquin qui se
tire de chez lui à coups de pompes dans le train, tout ce qu’il possède
« dans une petite valise noire », vu que tourner casaque dans
certains milieux c’était dire adieu à tous et à sa famille en particulier.
L’émotion est intacte, le morceau reste fort en 2014.
Je vais vous faire un aveu, il y a trente ans, j’étais un peu con et
beaucoup rugbyman, donc soyons clair, très homophobe. Depuis, j’ai beaucoup
changé, évolué, bourlingué, j’ai parlé à des amis qui ont fait leur coming out
et cela m’a touché. Je les aime toujours autant, mais je suis désormais avec
eux contre les ayatollahs, les drapeaux roses et bleus ou les coupeurs de tête
en tout genre. Un peu moins con, alors ?
Et je peux écouter les Clash en restant cohérent.
Jérôme « gay friendly » V. - en direct du congrès HIV 2014,
Glasgow-