Tout est là.
Ce clip de Alt-J pour la fort bonne chanson Left Hand free contient tout ce
pourquoi on compose, on joue et on écoute de la musique amplifiée. Depuis que Chuck
Berry ou Elvis ou Jerry Lee, frétillants et sexuels, ont surgi sur des télés
hésitantes pour commencer à bien affoler les petites pépées et agacer fort les
petits pépés !
Une trame simple et reconnaissable, un rythme qui bat la chamade et une
voix qui charme, ça c’est pour la musique.
Et pour les images, il y a tout ce qui nous maintient en vie et le cœur battant.
Deux minutes cinquante en apesanteur hilare, le doigt qui zappait de chaine
en chaîne resté suspendu comme s’il jouait à 1,2, 3 soleil, attendant tel l’épagneul
gelé devant une portée de cailles que le cerveau joyeux lui disent allez on se
tire de là, c’est la pub…
Des filles belles comme le jour, des garçons qui font les cons, des
voitures, des feux d’artifice, des cannettes, le jour, la nuit, les vacances, l’été,
le désir et l’attente, la séduction et les peaux qui brillent dans l’eau d’une
rivière, les regards furtifs et les sourires en coin, le crépuscule attendu, le
bruit d’une bouteille de bière qu’on débouche, les hanches de la cousine du
copain, le copain qui rigole et c’est foutrement contagieux, les éclaboussures
et les conneries, les pistolets à eau, la panne d’essence et le repas froid,
les dérapages et le découvert bancaire qu’on emmerde, les clopes fumées à deux
et le matelas qui grince.
Si vite, si fine, l’éternelle
jeunesse s’est enfuie comme un papillon, fugaces furent les amours ratées mais
jamais oubliées. Le parfum délicat du bonheur inconscient est celui qui
imprégnera nos heures jusqu’à la fin des haricots.
En attendant, play and replay ce clip, il n’y a pas d’overdose de joie de
vivre.
Jérôme « alt-C » V.