Sous un soleil de plomb, avec des menaces d’orages (encore et
toujours), Beauregard change de registre après une bonne soirée hard-rock,
metal, on passe à une journée pop-indé, colorée et jeune. Tout commença dans
l’après-midi par un groupe perpignanais, Electric Octopus Orchestra. Un duo bien électrique
qui a sévi sur la deuxième scène du festival, la scène John (d’où John
Beauregard).
On enchaîne de l’autre côté (Beauregard) avec un groupe venu
lui aussi de Caen, Gomina, un quatuor de claviers/basse/batterie et pas de
guitare (qui nous rappelle Groenland). C’est une envolée sonore vers des
paysages psychédéliques, tel du MGMT ou du Tame Impala. La disposition sur
scène a valu beaucoup d’étonnement. Ils étaient chacun face à face, en carré et
dos au public. Baxter Dury était lui aussi dans la place. Tel père, tel fils, il
était en dandy rock et dans un état second. Durant son show il présenta, tout
en gesticulant, une bouteille d’alcool qui ressemblait à du Calva. Une petite
lampée par ci, une par là. Cependant, artiste qu’il est, il assuré son show en
interprétant des morceaux de ces deux albums comme Isabel, Trellic, Palm Trees.
Interlude de conférences de presse.
Nous arrivons vers 21 heures. Le public se masse devant la
grande scène pour assister au concert du groupe de rap old-school américain
Cypress Hill. Le duo B-Real et Sen Dog a réveillé le public. Ça jumpait de
partout et reprenait les refrains des classiques tel Insane In The Membrane, I Wanna Get High, Hits From The Bong, Tequilla
Sunrise.
Vous pensez bien qu’à ce genre de concert, la Marie-Jeanne
était présente et tournait. Les rappeurs ne se sont jamais caché de cet amour
pour cet herbe magique et l’un arborait un t-shirt sur lequel était disposé une
boîte de conserve façon Warhol où était inscrit… Cannabis. Cependant, ils ont
été de vrais showmen. Ils ont mis en compétition le public en les mettant en
duel, ceux qui gueulaient ou sautaient le plus. La foule réveillée et chauffée
à bloc passa de leur côté du parc pour assister à un show d’un tout autre
registre. Christine And The Queens. Même si on n’apprécie pas sa musique, on
peut néanmoins saluer l’artiste sur le jeu et la mise en scène. Après son tube Christine, certains désertent les rangs
pour se faufiler au plus près de la scène Beauregard.
Deux groupes du mythique festival de Glastonbury
(Royaume-Uni) nous ont fait l’honneur de venir jouer hier soir. Alt-J et
Jungle. Le premier fut un voyage planant de rock-alternatif. Les quatre gars de
Leeds cachés dans l’ombre, rajoutant une part de mystère, ont joué devant un
public conquis d’avance. Ils avaient déjà joué ici en 2013. Des mains
reprenaient la forme du triangle en signe d’allégeance au groupe. Si vous avez
un Mac, tapez « Alt-J » et vous verrez le résultat. Après une heure
et demie dans les limbes psychédéliques de Mathilda
ou de Left Hand Free, on retrouve
le duo Jungle accompagné de leurs musiciens. Platoon a ouvert le bal. Le public commence à être fatigué, voire
pour certains très fatigués. Mais cela n’empêche pas qu’il reste des survivants
qui dansent au rythme de Busy Earnin’.
Le duo afro-disco-funk-éléctro finit par un long et magistral Time. Pour les derniers rescapés de
cette longue journée musicale, Etienne de Crécy entouré de ces acolytes Julien
Delfaud et Alex Gopher (à écouter en solo, génial) sont venus clôturer avec Super Discount 3. Le
dernier bébé électronique d’Etienne. Ils ont montré qui étaient les patrons de
la scène électro française. Avec Laurent Garnier, Mr. Oizo et Daft Punk, ils
sont les papas de la French Touch. Night
(Cut The Crap) fut la première d’une longue série, ponctué de WTF, You.
Rincé de la journée, le
chroniqueur part se coucher avec un Hashtag
My Ass.
To be continued…
Thomas Monot
Cypress Hill |
Gomina |
Baxter Dury et sa bouteille magique |