L’orage du jeudi matin présentait un mauvais présage pour le
reste de la journée. Certes la température a baissé, mais la peur d’avoir une
bonne gadoue et d’assister sous la flotte aux concerts n’était pas réjouissant.
Le temps s’est maintenu toute la journée à la grande joie des festivaliers.
Hier soir, le festival était aux couleurs du hard rock, metal. Trois groupes : Headcharger, Crucified Barbara et les tant attendus Scorpions. Le
premier est français et vient du coin, plus précisément de la scène heavy metal
de Caen. Ils ont eu l’honneur, en 2011, de pouvoir jouer au Hellfest. La bande
de Sébastien Pierre (chant) a ouvert cette soirée avec énergie. Ils ont chauffé
la foule en attendant la venue des Allemands. Ils ont maîtrisé cette première
partie en montrant que nous aussi, les fromages-qui-puent,
on arrive à faire du metal digne de ce nom. La bannière de leur groupe, au fond
de la scène, est une voiture qui rappelle celle d’Eliminator des ZZ Top. Entracte : première bière.
Quatre sublimes metalleuses entrent en scène, les Crucified
Barbara. Elles viennent de Suède et elles assurent. On a l’impression
d’entendre du Metallica au féminin. Les Suédoises font monter encore plus la
température. Leurs longues crinières remuent dans tous les sens. Elles en ont
dans le pantalon. Dans le public, les têtes commencent à suivre le rythme des
chansons et de plus en plus de bras sont levés avec le signe rock’n’roll.
Entracte : deuxième bière.
Un énorme rideau, avec une couronne orné de prise jack, de
piques métalliques, de médiators entouré de fameux scorpions chromés s’abat sur scène. La foule s’impatiente. Elle
est composé de vieux briscards du rock avec leurs t-shirts du groupe et de
jeunes rockeux-métalleux en herbe venus écouter les musiques sur lesquelles ils
furent conçus. 22h00, le show commence. Le voile tombe et sous une épaisse
fumée, les Scorpions entrent en scène et se déchaînent. C’est parti pour un
show d’une heure un quart, à la sauce hard-rock-metal eighties. Klaus Meiner et
sa clique n’ont pas lésiné sur les moyens. Ecrans géants, batterie surélevée,
une avancée de la scène sur le public. Il ne manquait plus que les feux
d’artifices. La masse de spectateurs et le groupe ont communié durant tout le
show. Un par un ou à plusieurs, ils venaient au contact avec la foule. C’était
vraiment grandiose. Au son de Send Me An
Angel, Wind of Change et de Still Loving You, l’éclairage des
portables a remplacé celui des briquets levés. Pas grave, cela n’enlève pas la
magie. Des frissons de froid (il faisait 15°C) et d’émotions se ressentaient. We Built
This House, Big City Night, Rock You Like A Hurricane étaient de la partie
eux-aussi. Le batteur délirant James Kottak, était sur-déchaîné. Il nous a fait
juste avant le rappel, un monstrueux solo de batterie avec un jeu de
double-pédale endiablé. Le chroniqueur en est sortie conquis de cette soirée
rock’n’roll.
Les yeux et les oreilles s’en souviendront.
Thomas Monot
Scorpions |