mardi 6 mai 2014

Une chronique bilingue de : EELS, Cautionary Tales Of Mark Oliver Everett. (part 2)

Where I’m From.
La nuit dernière, le passé est venu toquer à ma mémoire, comme une grande tape sur l’épaule. Je me suis retrouvé des plombes en arrière. La guitare ébréchée, nos accords éméchés, et nos voix qui sortent des rails. Les plans foireux, les risques vertigineux. Nos fous rires à en avoir mal, nos sourires avant qu’ils se fassent la malle. Mes potes, mes frères. On a pris des chemins, de fer et de rouille, certains d’entre nous ont eu la trouille quand d’autres se sont sentis poussé des elles à l’intérieur du cœur. On s’est un peu zappés, on a pris les commandes de notre vie du mieux qu’on pouvait. Et même si aujourd’hui, on est à des années lumières de ce qu’on a été, je n’oublie pas d’où je viens.

Last night, the past knocked on my memory, like a big tap on my shoulder. I found myself a long time behind. The chipped guitar, the tipsy chords, and our voices which take out rails. The chicken plans, the vertiginous risks. Our giggles until have pain, our smiles before they bugger off. My buddies, my brothers. We took ways, iron and rust, some of us were scared when others felt pushed by some hers, inside their hearts. We forgot all about, we took control of our life of best which we could. And even if today, we are light years from what we were, I don’t forget where I’m from.

Series Of Misunderstandings.
Boule de nerfs. Voilà ce que tu es devenue. Les éclats de tes silences se fracassent contre les murs de ta prison. J’ai voulu entrer, j’ai cru que je pourrais te réparer mais j’ai écorché mes illusions. Tu as gommé un à un les desseins de notre avenir. Il ne reste que des épluchures de gomme, le crayon de tes yeux a coulé comme de l’encre sur tes joues. J’ai mal entendu tes cris, je n’ai pas vu les prémices de notre désastre.
Tes peurs ne cessent de grandir et de nous détruire. Comme une boule de neige. Tu dévales. Tu détales.
Bundle of nerves. That is what you became. The brightness of your silences smash against the walls of your prison. I wanted to enter, I believed that I could fix you but I skinned my illusions. You erased one by one the intentions of our future. There are only rubber peels, the pencil of your eyes flowed as some ink on your cheeks. I badly heard your shouts, I didn’t see the beginnings of our disaster.
Your fears do not stop growing up and destroying us. As a snowball. You tumble down. You dash off.

Kindred Spirit.

Je ne sais pas comment tu fais. Ta bonne humeur réverbère ses ondes sur moi. J’ai tout gagné avec toi. Tu me comprends, même à demi-mots. Et bien qu’on ne sache pas ce que demain nous réserve, je sais qu’avec toi, j’ai déjà tout l’or que je recherchais. Tu prends les choses comme elles viennent, et tu souris aux imprévus comme s’ils glissaient sur toi sans jamais t’atteindre. Et moi, chaque jour, je remercie le destin de t’avoir mise sur mon chemin.
I don’t know how you’re doing it. Your good mood reverberates its waves on me. I won everything with you. You understand me, even in half-words. And although we don’t know what tomorrow reserves us, I know that with you, I already have all the gold which I looked for. You take life as it comes, and you smile to the unforeseen as if they slid on you without ever affecting you. And every day, I thank the fate for having put you on my way.

Gentlemen’s Choice.
J’avais des plans pour moi. J’avais une image plutôt précise du genre d’homme que je deviendrais. J’étais sûr de moi, confiant, qu’importe ce que les autres pouvaient dire. J’ai fait pas mal d’erreurs, et pas des moindres. Et les remords sont si lourds que la mort me semble être des plus agréables, ne serait-ce que pour toutes ces personnes qui ont subi ma présence dans leurs vies. Un gentleman, quelle connerie… J’en suis tellement loin. Tellement.
I had plans for me. I had an image rather precise of the kind of man that I would become. I was sure of myself, confident, no matter what the others could say. I made some mistakes, and not the slightest. And remorse are so heavy as the death seems to me the most pleasant, even only for all these people who underwent my presence in their lives. A gentleman, what a bullshit … I am so far from it. So far.

Dead Reckoning.
Je suis au bord d’un précipice. J’ai peur que la lumière du jour éclaire pour de bon, le désordre que je suis. J’ai reconnu en toi, une solitude que je pensais conjuguer à la mienne. Mais quelque part dans ce brouillard, tu as lâché ma main. Et j’ai compris. Tu ne me ressemble en rien. Et je ne crois pas qu’il faille changer quoi que ce soit en toi. Heureusement, au bord de ce gouffre, je suis seul.
I’m at the edge of an abyss. I’m afraid that the daylight shines for good, the mess whom I am. I recognized in you, a loneliness which I thought I could conjugate to mine. But somewhere in this fog, you left my hand. And I understood. You didn’t look like me, not at all. And I don’t believe that it is necessary to change anything in you. Hopefully, at the edge of this abyss, I’m alone.

J’ai erré dans l’obscurité depuis trop longtemps. J’ai fait les mauvais choix, à chaque fois. J’en ai payé le prix fort. Au fond de moi, je me disais que toutes ces questions qui tournoyaient à l’intérieur de moi, trouveraient quelques réponses.
Je crois que je suis prêt, maintenant. J’ai le cœur grand ouvert, et les yeux aussi. Je ne sais pas quand la mort viendra me prendre, ça pourrait arriver trop vite. Il n’est plus temps d’avoir peur.
I roamed in the darkness for too long. I made some the bad choice, every time. I paid the full price. Deep inside me, I said to myself that all these questions which swirled, would find some answers.
I believe that I’m ready, now. I have my heart wide open, also the eyes. I don’t know when the death will come to take me, that could come too fast. Time's running out, I can’t be afraid.

Mistakes Of My Youth.
Les jeux ne sont pas faits. Je dois croire que je peux changer, même si je ne suis plus si jeune. Il est temps d’arrêter de me saboter moi-même. Les routes ne sont pas bloquées, je ne peux pas faire machine arrière mais je peux encore choisir une meilleure route. Je dois cesser de retomber dans les mêmes pièges qu’avant. Je veux pouvoir me dire un jour que je suis fier de ce que j’ai accompli.
Nothing is set yet. I have to believe that I can change, even if I’m not so young any more. It's time to stop sabotaging myself. Roads are not surrounded, I can’t backtrack but I still can choose a better road. I have to stop falling again into the same traps as before. One day, I want to be able to say to myself that I’m proud of what I achieved.

Where I’m Going.
L’heure du bilan arrive à son terme. Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien de ce que sera demain. Mais j’ai retrouvé la sérénité que j’avais perdue en cours de route. Et même si j’ignore tout, j’ai le pressentiment que j’irai bien. Je vois des couleurs, désormais. Les cendres de mon passé se sont envolées, et je ne crains plus de défier le jour. J’ai toujours dans mes poches, des rêves à faire grandir.
Assessment time comes to an end. All that I know, is that I don’t know any about what will be tomorrow. But I found the serenity which I’d lost along the way. And even if I ignore everything, I have the presentiment that I shall be well. I see colors, from now on. Ashes of my past flew away, and I am not afraid anymore of challenging the day. I still have in my pockets, dreams to making grow.