Un soir de bruine
printanière… Le rush… Happée par une faune parisienne dont l’idéal tardif du cocooning devient un leitmotiv, je me branche à mon ipod, compagnon
indispensable de longs trajets quotidiens. Au programme, l’EP de ce groupe que
je ne connais pas vraiment mais dont le nom, paradoxalement, tinte à mon
oreille !
Etrange… D’autant que leur
histoire a débuté, il y a 13 ans, par une amitié lycéenne dont la mouvance
s’est rapidement transformée en odyssée musicale. Accros à la scène, ils
enchaînent les concerts, les premières parties d’artistes de renom (Jean-Louis
Aubert, Chuck Berry, Mademoiselle K, Sinclair…), s’illustrent sur l’émission
live Taratata…
Et au milieu de cette tourmente
nait un premier single générique de l’émission de Canal +, 60 jours 60 nuits ; un album so rock à l’identité inégale mais forte Genetically Modified ; un EP éponyme incluant des pépites telles
que Hero ou l’étendard tubesque Angelina…
Et
derrière ce groupe frenchy ?
Alexandre Many, Clément Touil, Maxime Rouge et Julien Henry….
Quatre garçons au look dandy chic dont
la verve musicale british nous
entraîne, irrémédiablement, dans leur sphère anonyme. Nameless.
Portrait,
leur
dernier EP est comme ce bon vin que
l’on conserve précieusement en attendant une maturité prometteuse. L’attente est longue et lorsque le
grand jour arrive enfin, on déguste tout simplement, les yeux clos, les sens en
éveil. Et là… Ô surprise ! Les papilles auditives se régalent de saveurs
mélodiques à l’empreinte musicale entêtante, aux sonorités efficaces, punchy et
qui fleurent bon la chaleur estivale telle 7
days in the sun, un morceau enlevé, fédérateur, à la fois frais et solaire…
Trois remix du titre sont également déclinés, dans cet EP, histoire de renforcer
le tournant electro britpop du groupe. Delphine et ER, deux
ballades à la tonalité énergisante, viennent parfaire ce condensé de tubes en
devenir.
Certains crieront au loup
arguant un manque de renouveau, un copié-collé artistique… Et pourtant, ces
jeunes parisiens à l’élégance raffinée ont ce petit soupçon de je ne sais quoi qui marque la
différence. Peut-être est-ce dû à une fibre musicale originale ou alors à une
synergie pop/rock savamment dosée d’une touche électro, symbolique de ce petit
regain nostalgique et psychédélique synthpop
des 80s ? Ou encore ce grain de voix grave à l’accent Bowiesque envoûtant et qui ne nous laisse guère indifférent.
Portrait,
une mise en bouche ? Les prémices d’un nouvel opus ? Croisons les
doigts ! Et si la curiosité ou l’impatience vous taraude, amis parisiens,
pourquoi n’iriez-vous pas flâner sur les bords du canal Saint Martin, un jeudi
10 juillet 2014 ? Tout près, se trouve le Point Ephémère où coïncidence,
Nameless y donnera un concert !
Chantal Goncalves