lundi 18 août 2014

Live report Rhinoférock 2/3

Le Rhinoférock #2 – ON

Bon, on va enfin voir à quoi ça ressemble, une soirée de Rhinoférock ! Le temps, depuis 20h la veille est de nouveau au beau fixe, les artistes sont arrivés dans l’après midi et les bénévoles se mettent en place. De 18h à 2h, ils seront trois groupes sur la scène principale, et deux à assurer les transitions sur les scènes annexes.

18h : Les premiers festivaliers arrivent, accueillis par de sympathiques gilets jaunes dans un champ transformé en parking. Leur entrée sur le site du festival se fait au son de Mixendorp, qui mélange avec goût blues et sons plus récents. En début de soirée, ça passe aussi bien qu’un martini blanc : on écoute d’une oreille en faisant le tour des stands, sans avoir l’impression d’entendre douze fois et demi la même chanson. Un bel éventail des sonorités qu’on a tous dans les oreilles (radio oblige), du blues au beat en passant par la funk, qui introduit judicieusement le premier groupe de blues hip hop.

19h : Quatre musiciens se mettent en place et finissent leur line up en vitesse, ils se présentent comme Scarecrow (ça veut dire Epouvantail, en passant… restons dans le thème agricole !). Un concept à eux tout seuls. Le premier a priori est –pour ma part- négatif : aucune ligne directrice dans ce groupe, dont le chanteur a un look de bluesman bobo, mais partage le micro avec un DJ/rappeur, doué, mais qui aurait pu nous éviter le cliché du « casquette-capuche-baggy ». Un peu de mal également avec les premières chansons, qui juxtaposent parties rapées en Français et chant en Anglais. Mais peu à peu on s’y fait ! Le bassiste s’improvise « maître de cérémonie », et joue avec le public, compensant le relatif effacement du chanteur lead, qui lui-même se met à raper en français quand il ne chatouille pas le bottleneck. Beaucoup de surprises en un peu plus d’une heure, des influences variées et un gros coup de cœur pour la chanson Blinding Blues lors du rappel. Tout trouve sa logique dans un solo d’harmonica made in Macbook, et j’ai la confirmation définitive que scratcher est un art à part entière. Finalement, le blues hop, ou hip rock, ça vaut le détour!

21h30 : C’est au tour de Rachelle Plas et de ses musiciens fous de prendre place sur la grande scène, après un nouvel intermède Mixendorpien . Armée de ses cheveux bleus à paillettes et d’un sourire ravageur, la demoiselle démarre un set décoiffant ! Après avoir été vice-championne du monde de Judo, elle a opté pour un blues rock somme toute assez traditionnel, agrémenté de touches jazzy et country. Bassiste et guitariste rivalisent de technique et de solos, et semblent se faire véritablement plaisir, tandis que Rachel explore toutes les possibilités sonores qu’offre sa gamme d’harmonicas (Bob Dylan peut se retourner dans sa tombe… ah pardon, il n’est pas encore mort !). Beaucoup d’énergie et de complicité entre les musiciens en font un groupe à l’aise sur scène, heureux d’être là, et dont l’enthousiasme est pour le moins contagieux.

23h : Sans même avoir le temps de finir d’applaudir, le public se rue sur la scène annexe pour assister à un spectacle en son et lumières. Les Tambours de Pernes, ou Music Révolution : 80 musiciens dont une majorité de batteurs, qui reprennent des grands standards du rock avec une maîtrise impeccable. Les percussions sont mises à l’honneur par des arrangements réfléchis, et les jeunes de l’école de musique de Pernes-les-Fontaines offrent un spectacle vibrant ! Rendez-vous l’année prochaine sur la grande scène ?

23h30 : Mouvement de foule en sens inverse, retour vers la grande scène pour accueillir Kendra Morris, une autre demoiselle elle aussi entourée de trois hommes, mais dans un genre bien différent de celui de Rachel Plas. Les musiciens se regardent à peine, et font leur travail au fond de la scène, un peu mécaniquement et sans plaisir apparent. Un académisme froid qui ne contamine pourtant pas Kendra, qui joue avec sa voix qu’elle maîtrise parfaitement, en déclamant des paroles –pour une fois- assez intelligentes. On a même droit à une jolie reprise de Lou Reed (Take a walk on the wild side). Il manque tout de même peps en plus pour mettre le feu au B-52 (le cocktail, pas l’avion). Un talent à surveiller de près !

After : Les Tambours de Pernes reprennent leurs baguettes pour clore en beauté la soirée, et à deux heures du matin, seuls les bénévoles errent encore dans le champ. Pour eux, la nuit n’est pas terminée : Rachelle Plas, Mixendorp et Mr Paul des Scarecrow n’ont pas l’intention de quitter les lieux avant d’avoir fait un bœuf avec les bénévoles… qui, quoi qu’il arrive, seront présents demain matin pour faire disparaître toutes les preuves des deux derniers jours.

Juliette D.

Kendra Morris