mardi 6 janvier 2015

Sur Alt-J et sur le clip de « Left Hand Free »

Tout est là.

Ce clip de Alt-J pour la fort bonne chanson Left Hand free contient tout ce pourquoi on compose, on joue et on écoute de la musique amplifiée. Depuis que Chuck Berry ou Elvis ou Jerry Lee, frétillants et sexuels, ont surgi sur des télés hésitantes pour commencer à bien affoler les petites pépées et agacer fort les petits pépés !
Une trame simple et reconnaissable, un rythme qui bat la chamade et une voix qui charme, ça c’est pour la musique.
Et pour les images, il y a tout ce qui nous maintient en vie et le cœur battant.
Deux minutes cinquante en apesanteur hilare, le doigt qui zappait de chaine en chaîne resté suspendu comme s’il jouait à 1,2, 3 soleil, attendant tel l’épagneul gelé devant une portée de cailles que le cerveau joyeux lui disent allez on se tire de là, c’est la pub…
Des filles belles comme le jour, des garçons qui font les cons, des voitures, des feux d’artifice, des cannettes, le jour, la nuit, les vacances, l’été, le désir et l’attente, la séduction et les peaux qui brillent dans l’eau d’une rivière, les regards furtifs et les sourires en coin, le crépuscule attendu, le bruit d’une bouteille de bière qu’on débouche, les hanches de la cousine du copain, le copain qui rigole et c’est foutrement contagieux, les éclaboussures et les conneries, les pistolets à eau, la panne d’essence et le repas froid, les dérapages et le découvert bancaire qu’on emmerde, les clopes fumées à deux et le matelas qui grince.
Si vite, si fine,  l’éternelle jeunesse s’est enfuie comme un papillon, fugaces furent les amours ratées mais jamais oubliées. Le parfum délicat du bonheur inconscient est celui qui imprégnera nos heures jusqu’à la fin des haricots.

En attendant, play and replay ce clip, il n’y a pas d’overdose de joie de vivre.


Jérôme « alt-C » V.