dimanche 15 mars 2015

Jamais : never say never

Rançon d’un petit succès pour Songazine, beaucoup de disques et liens Soundcloud  reçus depuis début 2015 ! Aussi, et c’est touchant, des groupes qui démarrent nous envoient leur travail, pleins d’espoir. Tout n’est pas de notre goût et la politique de la maison n’est pas le torpillage, le dégommage ou l’envoi de missiles sol-air pour descendre en vol des espoirs fiévreux ou des heures de travail acharné. Trop facile et vraiment peu glorieux pour ceux qui comme nous préfèrent le panache au mensonge.
Or, un groupe qui s’appelle Jamais m’envoie un mail pas comme les autres avec ses liens pour écouter son album tout en me disant « qu’ils sont nuls en communication ». J’écoute deux fois les chansons et assez séduit, je re demande des explications. Et j’ai une réponse encore intéressante, pétrie de culot et de la morgue propre à ceux qui ont envie de regarder la Gloire dans les yeux, où j’apprends que Jamais est composé de deux amis d’enfance, animés par une grande ambition et que pour les photos, hé bien : « Nous n'avons pas de photos car nous n'avons ni le temps, ni l'envie, ni l'argent pour en faire… » Figurez-vous que cette réponse m’a plu, en cette époque où toutes les pétasses font un selfie par heure et où l’overdose marketing guette l’enfant dès le berceau comme l’autosatisfaction suinte de chaque musicien qui pond 3 accords autotunés. Plus mousquetaires que valets ces garçons, voici qui claque au vent.
Revenons aux chansons : des guitares héroïques, des rythmes lancinants, une belle voix, mais aussi du drôle (« la vie de Jean-Paul Marat »), un « Intermède » instrumental planant, textes poétiques et soignés (« Géants de Sable ») et un morceau de bravoure de 11 minutes 17 ( « A la Table du Monarque ») qui m’a fait penser à la fois à Hotel California et à Gérard Manset, avec un poil de Kashmir de Led Zep mais ceci n’est qu’un avis subjectif. Un souffle fort, cela vaut le coup d’aller au bout…
D’ailleurs nous vous prions d’écouter ceci en cliquant. Le Destin est un drôle de souverain qui louche, il peut décider de vous trancher tout espoir ou vous décorer de l’ordre de la Chance. Ce groupe en devenir sera-t-il face à cinq cerises sur le jackpot du show biz ? Les deux musiciens auront-ils la force et la rage de continuer ? Seront-ils un jour aimés des foules, courtisés par le succès, placardés sur les murs des chambres et échangés avec fièvre entre amis ? 
Feront-ils un jour des photos ?


Jérôme « semper fi » V.