jeudi 12 mars 2015

Sofia Bolt : éclair et nette

Avec  pareil nom de scène, on s’attend bien à se faire secouer les neurones par du courant haute tension, des ampères son latin ou des raies voltées. Vais-je sursauter en écoutant son dernier EP, aka « Strange Reactions » ? De nature conductrice, je suis rarement isolé contre les sons amplifiés, ayant peut être un cœur de cuivre et des nerfs en laiton ?
Sofia dans la vie s’appelle Amélie Rousseaux, a beaucoup voyagé entre le pays de Tom Verlaine et celui de Verlaine (Paul) et l’on apprend que sa famille fut un terreau propice pour charger ses batteries rock. Elle est aussi la voix des Water Babies (attention à l’hydrocution).
Relevons les compteurs.
Charge positive donc, différence de potentiel évidente, la musique produite ici fait bel et bien bouger les aiguilles et les plombs sont à la limite de sauter. Oscillo, l’oscilloscope retient une activité forte, et l’on tend le Joule pour recevoir une autre claque.
 Les cordes de guitares sont tendues, la rythmique dessine des sinusoïdes qui tressautent. Hypnotique tac, mouvement permanent.
Parfois posée mais en mode 110 volts (« Wind ») ou, au contraire, en surtension les doigts dans la prise de terre (« Fight me off », « Andy »), la centrale Sofia Bolt et ses dynamos musicos fait tourner les compteurs EDF avec puissance. Si vous mettez une hélice à la place de la roue crantée, c’est le décollage assuré. «You’re Red » chante-t-elle, en nous faisant passer par des branchements accélérés et une cavalcade ascendante. « Animals » est accrocheuse et lancinante.
Dans la tradition du rock alternatif et du courant continu, on se demande Watt to do ? La réponse est aussi simple qu’un orage magnétique qui vous fait dresser les cheveux :
Ecouter Sofia Bolt pour recharger ses batteries, demeurer résistant et comme tout Ohm de cœur, fondre pour cette femme branchée, très branchée.

Jérôme « électron » V. 


Sofia Bolt