Veuillez accepter mes excuses de ne vous avoir répondu plus tôt. Même
débordé de piles de CD, enfumé de dizaines de cumulo-Soundcloud, alors que les
Bandcamp devant ma porte et que ma boîte aux lettres numérique raque, je me
dois de vous répondre.
Vous m’avez envoyé votre EP auto-produit aka « Mordre la vie », 5
titres soigneusement polis et produits, où l’on sent beaucoup de passion et d’envie.
Je ne l’avais pas chroniqué, entre deux ou trois avions dont quatre en retard,
quelques meetings et un emploi du temps décousu.
Même si je suis un fondu d’électricité et un drogué des décibels, un
adorateur des TR-808 ou un assoiffé de larsen, je me dois de donner avis
modeste et positif sur vos chansons. Le rock critic a pour mission de faire
connaître, pas forcément de plaider pour ses seules préférences musicales
soniques et subjectives. Son talent n’est pas de jouer des chansons (sinon il
serait sur scène et non derrière son azerty !), mais de les faire écouter,
de transmettre ce qui lui semble beau et digne d’intérêt (dans le cas de chroniques
positives, tendance dominante chez Songazine).
Vos textes sont riches et passionnés, votre voix vibre, vous vivez ce que
vous chantez et vice-versa. Orchestrations et arrangements guitare sèche,
piano, percussions légères, votre style est aérien et sobre : on risque
peu de vous voir dans mon cher Hellfest païen et festif mais plutôt dans une
petite salle de concert qu’on aimerait pour vous éclairée à la bougie, pleine d’amis
et de confidents. Il y aurait un rideau de velours rouge, des applaudissements
sincères et quelques larmes au coin de paupières à longs cils.
Chère Alice B., voilà j’ai pris en ce dimanche soir un peu de temps pour
parler de vous parce que vous m’avez
écrit directement, parce que je sais que vous vous battez contre la page
blanche et la crainte de ne pas être reconnue. Si j’ai pu vous faire plaisir,
cette journée aura été belle et si des lecteurs de Songazine apprécient votre
travail d’artiste, nous aurons ensemble fait quelque chose de positif.
Et rien que cela vaut la peine de fouiller sa boîte
mail après avoir accumulé un retard digne de la Sécurité Sociale de Bombay
après 2 mois de grève, la mousson de la décennie et une panne informatique
géante. Jérôme "en équilibre" V.