Il fut un temps
où Silvervince rencontra des petits hommes mauves et décida que les
bancs de l’école méritaient au mieux de finir dans la cheminée et au pire dans
des parties anatomiques professorales non mentionnées ici. Il fut rapidement
interdit de séjour dans toute la Seine-Maritime.
Perché sur un skateboard à poils longs, le chef couvert d’un haut de forme
vintage 1855, ayant opté pour une vie débridée à Lutèce by night, il arpentait les avenues du Triangle d’Or parisien,
délestant les touristes japonais de leur portefeuille et les belles ukrainiennes
de leurs complexes. Il fulminait contre les priorités à droite et les
milk-shakes mal faits, sacrifiant
principes moraux et derniers biens familiaux, y compris un anneau de
mouillage très bien situé dans le port du Havre, affrontant des créanciers sans
remords et fuyant les contraintes au
profit d’une vie qu’il ne pouvait plus s’offrir, mais dont il ne pouvait se
passer. On dirait du Houellebecq, mais en plus marrant.
Récemment, on l’aurait
vu au bras de deux blondes à forte personnalité et œil de biche, en marinière plus jupes en cuir façon
petit canyon du colle-au-radeau, propulsant à forte vitesse une jaguar type E dans une deux-chevaux, écrasant 5
touristes allemands, faisant rêver un
couple de Californiens transsexuels et exonérés de toutes taxes pour
services rendus à la nation, nettoyer la Place
Vendôme à coups de Kalashnikov en plastique, refuser en arrêtant de
respirer pendant 18 minutes chrono de scanner
des codes barre pour le compte du fils de l’oncle de Robotomir Ben-Qatar, ou encore déchiqueter le seul passager en costard dans un train de banlieue, un dimanche matin d’été vers
06h38. I
know,it’s only rock and roll, but I spike it.
Il attaqua donc la musique, recrutant des comparses à l’oreille absolue entre
Filles-du-Calvaire et Porte de Versailles au CV clairement orienté entre désabus assumé et romantisme
décomplexé, haranguant avec furie Rêve
et Lucidité ses deux femelles Dalmatiens albinos, et enfin confiant la
promotion de toutes les nouvelles
chansons de Vincent Dargent à sa sister-of-Merci, Aurélie-si-busy qui avait
déjà fort à faire avec des hommes-insectes « qui grésillent comme une
poussière sonore » (vous voyez le tableau ?), des divas divas-pas,
des chanteuses-concepts (ça c’est pas commode), des webzines pas clairs et des
médias-sporas.
Notez qu’elle devait déjà 1 million de kopeks à son banquier. Elle assuma
cependant et lui garantit la Une de Roc and Floc, une interview exclusive pour Bonzai.fr
et un encart très visible dans les Zinc-rock-susceptibles, entre une pub pour
Dior et un publi-reportage très mode intitulé « à bord de la toute toute nouvelle Fiatte 550 ».
Parlons musique :
Quand on pense que certains mêlent
des riffs stoniens, à des tarifs musesques, des soutifs lady-gaguesques,
voire des périphs’ parisiens, lui se contentera avec passion de se bien confronter à l’élégance des claviers électro et à la
furia comme au sens du bazar désorganisé -mais toujours agréable- à la française. Do the chicken !, hurlent ses fans, dont une certaine Mademoiselle
B...
"Tout cela est
fort rafraîchissant", me confiait récemment Robotomir Ben-Qatar, un garçon
discret mais généreux, qui aime la fête, la nuit et les codes-barres.
Nous, on vous dit d’écouter ça, à fort volume, au casque ou dans votre décapotable,
filant ivre mort ou raide amoureux vers la Normandie, un dimanche matin vers
06h38.
Vincent
Dargent, Silver Vince, Silber Vinz : all brands approved by Songazine.
Jérôme”
rock and roll switch” V.