lundi 31 août 2015

Public Image LTD : ce dont le monde a (fokin’) besoin, et tout de suite !

Joie sincère et authentique d’avoir le privilège de chroniquer le dernier et varié album de Public Image Limited. De vieux amis, qu’on a plaisir à retrouver. 
Préambule, sans épingle de nourrice : John Lydon est tout sauf un âne, un rustaud, une enclume. Au-delà des grimaces, c’est un homme futé, visionnaire et courageux. Il a joué à merveille son rôle de bouffon explosif aka Johnny Rotten, avec ses Sex Pistols qui ont secoué le monde entier. Il a dirigé le bateau P.I.L. ensuite, nous livrant de grandes chansons et même une Metal Box unique en son genre.
Qui peut se vanter d’avoir pondu des monuments comme This is Not A Love Song, Rise, Public image ou Death Disco (et l’une de mes favorites très subjectivement : Open And Revolving) ?  
Pour le découvrir, je vous conseille absolument et fortement son autobiographie : « Anger is an energy », c’est un livre à dévorer si vous voulez voir l’histoire du punk du point de vue des coulisses amusées d’un de ses plus grands acteurs. Un garçon touchant en fait, déconneur mais lucide et sensible, cultivé et humaniste.
Et l’album, cuvée Septembre 2015 ?
Bollocks, bollocks ! Success is bollocks, Botox is fucking bollocks !...  A-t-il toujours la force de brailler dans la toute dernière chanson (Shoom) de ce tout dernier album de P.I.L., aka What the World Needs  Now. On rit avec lui.
Et la première ? Excellente Double Trouble ; abrasive, provocante, agaçante et délicieuse : yeah yeah yeah, domestic bliss, gimme trouble… sur un tempo d’enfer.
Know How à fond aussi, nous avons une Betty Page débordant d’un charme vénéneux, on croirait presque du Pixies !  Un C’est la vie plein d’ironie, The One avec des chœurs « haou haou », et même un Big Blue Sky tendre et rêveur ?
Yes, mate, il y a ceci dans l’album ! P.I.L. va précisément là où on ne les attendra jamais. Salutaire saillie dans un temps où la conformité musicale tente de s’imposer dans nos oreilles : « they made you a moron » constatait Johnny en 1977 et il a encore 1000 fois fokin’ raison. Nous on résiste avec lui depuis ce moment là ! Merci.
Toute une vie sur la vague de la différence : A Whole Lifetime, ne suffira pas. Et c’est quand même le Johnny Lydon qu’on connaît et redoute, hey les amis, qui déclame I’m not Satisfied et roule ses « r » en tournant les yeux en tous sens comme il sait bien faire.
Songazine recommande cet album de P.I.L. pour votre santé mentale, afin qu’elle reste dérangée.
La colère est une énergie : faites un grand plein, démarrez à fond et ne ralentissez jamais. Bollocks !


Jérôme « Happy ? » V.