Joie sincère et authentique d’avoir le privilège de chroniquer le dernier
et varié album de Public Image Limited.
De vieux amis, qu’on a plaisir à retrouver.
Préambule, sans épingle de nourrice : John Lydon est tout sauf un âne,
un rustaud, une enclume. Au-delà des grimaces, c’est un homme futé, visionnaire
et courageux. Il a joué à merveille son rôle de bouffon explosif aka Johnny
Rotten, avec ses Sex Pistols qui ont secoué le monde entier. Il a dirigé le
bateau P.I.L. ensuite, nous livrant de grandes chansons et même une Metal Box
unique en son genre.
Qui peut se vanter d’avoir pondu des monuments comme This is Not A Love Song, Rise, Public image ou Death Disco (et
l’une de mes favorites très subjectivement : Open And Revolving) ?
Pour le découvrir, je vous conseille absolument et fortement son
autobiographie : « Anger is an energy », c’est un
livre à dévorer si vous voulez voir l’histoire du punk du point de vue des coulisses
amusées d’un de ses plus grands acteurs. Un garçon touchant en fait, déconneur
mais lucide et sensible, cultivé et humaniste.
Et l’album, cuvée Septembre 2015 ?
Bollocks,
bollocks ! Success is bollocks, Botox is fucking bollocks !... A-t-il toujours la force de brailler dans la
toute dernière chanson (Shoom) de ce
tout dernier album de P.I.L., aka What
the World Needs Now. On rit avec
lui.
Et la première ? Excellente Double
Trouble ; abrasive, provocante, agaçante et délicieuse : yeah yeah yeah, domestic bliss, gimme
trouble… sur un tempo d’enfer.
Know How à fond aussi, nous
avons une Betty Page débordant d’un
charme vénéneux, on croirait presque du Pixies ! Un C’est
la vie plein d’ironie, The One
avec des chœurs « haou haou », et même un Big Blue Sky tendre et rêveur ?
Yes, mate, il y a ceci dans l’album ! P.I.L. va précisément là où on
ne les attendra jamais. Salutaire saillie dans un temps où la conformité
musicale tente de s’imposer dans nos oreilles : « they made you a moron » constatait Johnny
en 1977 et il a encore 1000 fois fokin’
raison. Nous on résiste avec lui depuis ce moment là ! Merci.
Toute une vie sur la vague de la différence : A Whole Lifetime, ne suffira pas. Et c’est quand même le Johnny
Lydon qu’on connaît et redoute, hey les amis, qui déclame I’m not Satisfied et roule ses « r » en tournant les yeux
en tous sens comme il sait bien faire.
Songazine recommande cet album de P.I.L. pour votre santé mentale, afin
qu’elle reste dérangée.
La colère est une énergie : faites un grand plein, démarrez à fond et
ne ralentissez jamais. Bollocks !
Jérôme « Happy ? » V.