vendredi 7 février 2014

Comment peut-on oublier les Stranglers ?

La Gloire est une vilaine fille qui se donne à des crétins et des baudruches, elle se jette dans les bras d’inconnus maigrichons et de poules trop maquillées. 
D’un seul coup, elle perd toute raison, clique un million de fois, fait dépenser des fortunes et remplit les stades. Certains jours, elle prend un air revêche et s’obstine à ignorer des perles, repousse les avances de l’intelligence et du talent. Elle parade le lendemain au bras de groupes connaissant au plus trois accords, de starlettes aux jambes trop longues, de chanteurs pré-pubères à mèche rebelle, cornaqués par des maquignons rusés. Of course, elle a courbé l’échine face à des artistes pâles et maudits, des voix irréprochables et des musiciens arithmétiques. Dire qu’elle est fidèle serait dangereux, car elle visite peu les hospices et snobe les maisons de retraite, déléguant cette tâche à Nostalgie dont les yeux cernés, les bas filés et le maquillage qui coule font encore les beaux jours  des marchands. 
Une fois qu’elle vous a piqué le fond du portefeuille, elle s’enfuit avec un teenager et confie les clefs du camion à deux alcooliques notoires que nous connaissons tous : Oubli et Trou de Mémoire.


Les Stranglers. Un p*** de f***ing bon groupe punk-new wave qui a étincelé d’intelligence noire, de puissance mélodique et de créativité  entre 1977 et disons 1986. Je regarde leur discographie, et il n’y a pas moins de DIX albums que je peux vous recommander de cette époque. Très bonnes chansons alliées à de fortes paroles, renouvellement créatif d’un album à l’autre, des scandales et des coups de gueule, sans oublier un vrai talent scénique : les Stranglers ont laissé des œuvres musicales fameuses, pleines de saveurs et de classe. La Gloire, bitch !, les a laissés tomber et ils existent encore. Ils s’accrochent, jouent encore vite fort et bien, ils ont la morgue des grands et le sourire des survivants. 
A l’heure des bilans, Histoire a du hausser le ton. C’est alors que tout le monde a fermé sa gueule, Gloire a eu honte, Nostalgie baissé les yeux. Oubli et Trou de Mémoire étaient dans leurs petits souliers. Puis Pérennité est entrée dans la salle, un silence de mort s’est imposé. Les premières notes de No more Heroes ont ensuite résonné. 
La fête a pu recommencer.