mercredi 26 mars 2014

Faites le bon choix, écoutez le nouveau Ages and Ages !

Ages and Ages est un groupe originaire de Portland dans l’Oregon. Mais il faut voir plus loin que le simple mot « groupe », il représente en fait un collectif : un groupe de personnes rassemblées par les initiateurs du projet, Tim Perry et Rob Oberdorfer, en 2009. Sur scène, ils sont 7 à chanter et ils jouent tous d’un instrument : Ils sont deux guitaristes -Tim Perry et John McDonald -, un bassiste -Rob Oberdorfer -, un batteur -Levi Cecil -, une claviériste - Becca Shultz -, et deux percussionnistes - Annie Béthancourt et Sarah Riddle -.
Leur second album sorti officiellement depuis hier, qui s’intitule Divisionary, a été signé chez Partisan Records.
L’album se compose de 11 chansons agréablement agencées, avec de multiples harmonies vocales qui embellissent avec éclat leur musique. Ages and Ages a un pied dans de la pop très actuelle, et l’autre dans les sixties, nous rappelant le mouvement de contre-culture et cette volonté de valoriser l’âme.
Le son de l’album donne l’impression qu’il est issu d’une captation live, il en ressort une convivialité, un enthousiasme très contagieux. Les arrangements sont subtils, sans fioritures, ce qui renforce ce sentiment de spontanéité quand on écoute leur disque. On pourrait facilement se croire à une jam session, où chacun vient avec sa voix et son instrument, et rajoute sa patte. Le plus difficile, c’est de donner l’impression que tout a été une évidence, alors que le travail de fond est minutieusement orchestré. Ages and Ages l’a fait.
Le premier single sorti est celui qui porte le même nom que l’album, Divisonary (Do the Right Thing). C’est un hymne profondément optimiste, qui se veut fédérateur. Le titre gagne en force à mesure que les voix renchérissent sur les instruments, eux aussi de plus en plus nombreux. Les paroles font échos aux erreurs, aux choix que l’on peut faire et qui déterminent la personne que l’on devient. Le clip évoque particulièrement la jeunesse, on peut se demander la part d’autobiographie dans l’histoire de cette chanson. Les chœurs ajoutent beaucoup à l’émotion. Il y a cette notion d’unité, d’unicité qui transparaît dans tout l’album. La puissance de faire partie de quelque chose de grand, et en tirer une force qu’on ne se soupçonnait pas.
Cette chanson a suscité un tel engouement, que même Barack Obama l’a intégré à sa playlist de réélection sur Spotify. Une publicité qui ajoute une dimension politique à une chanson qui ne l’était pas profondément au départ.
L’optimisme est le fil rouge de leurs albums, mais il ne faut pas confondre avec de la naïveté. Il s’agit de se servir de ses failles pour construite quelque chose de grandiose. Il faut chercher plus loin que le caractère solaire, lumineux, de leur musique. Ages and Ages, c’est une invitation à échanger, à communiquer. On a envie de battre des mains, de chanter avec eux, on peut facilement s’identifier à leurs mots, à leur maux. C’est comme un voyage introspectif.
Light goes out commence comme une bonne dose de vitamines le matin. On gambade joyeusement avec I see more et Over it. On prend une douce pause avec Our Demons etAnte Up. Et l’album se termine avec le magique Divisionary (Do the right thing).
 Ce deuxième album témoigne d’un travail plus élaboré que sur Alright You Restless, une prise de recul sur la vie, une vision plus distancée de la société dans laquelle nous évoluons. On observe une esthétique plus raffinée.
Divisionnary est un mot valise qui renvoie à vision et division, l’idée que toute vision provoque des conflits dont on doit se servir pour s’élever.
Ages and Ages nous offrent des hymnes à fredonner en chœur, avec des paroles qui s’impriment facilement dans notre esprit. Une poésie roots avec un brin d’anarchie. Un album plein de couleurs qui n’oublie pas le gris mais qui s’en sert !


Amandine Bazin