Cher Gutenberg,
Lire un magazine en vrai, qui
bruisse, tout fait de papier et que l’on tient dans ses petites mains ?
Plaisir inoxydable pour moi,
depuis toujours. Je suis de ceux qui ont parcouru tous les Rock and Folk et les Best
de la fin des 70’s et des 80’s avec une passion attentive. Des adorateurs
ascètes des dignes Inrockuptibles mensuels en noir et blanc et de leurs débuts
mordants en couleurs, je me suis aussi procuré des NME et des Sounds, avec tous
les jeux de mots subtils et britanniques, incroyablement exotiques,
formidablement épicés. Dans les gares et les aéroports, j’ai attrapé des tas de
magazines avec ou sans CD, lu des critiques et des chroniques par containers. Bref,
je suis un bon lecteur pour la presse musicale.
En 2014, the place to be pour les yeux affolés d’un chercheur de nouveautés
et de belle presse, c’est TSUGI.
Pourquoi j’aime ce canard tout laqué ?
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Tsugi parle de musique
« pas comme les autres » (expression copyright Bernard Lenoir,
ex-metteur en radio des belles pages des magazines parcourus la langue pendante).
Rare, belle, exigeante, celle qu’il faut parfois écouter plusieurs fois pour
s’en faire une amie. Ici nous explorons la tendance colorisée quasi full « Electro », avec des dorures
Pitchforkesque et des reflets Indie. Non, ce n’est pas Rock Hard (respect et
amitié, aussi, pour Rock Hard ;-) …
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Je ne comprends pas tout ce qu’ils écrivent (pour le
cerveau, c’est la meilleure des vitamines) : le sentiment que des mondes
musicaux existent quelque part, cachés ou inexplorés est un puissant stimulant
mental. Il y a des rubriques qui me laissent rêveur et me font imaginer des
fêtes incroyables, des concerts étranges et des modes de vie poétiques. Joie.
Quel intérêt de lire toujours les mêmes concepts prêts à mâcher qui passent en
boucle sur tous les médias tièdes ?
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Leur mise en page est
moderne, vive, colorée, pleine d’infographies. Crac, boum, hue.
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Les textes des
articles sont longs, denses, et souvent bien écrits.
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Ils ne parlent QUE de
musique, déclinant « à fond » cette passion monocanal (amis Inrocks,
donc laissez tomber la politique et ces petits débats de clercs aigris).
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L’on n’y trouve pas de
publicité pour des berlines allemandes, des parfums internationaux, des
assurances si bienveillantes que cela en devient suspect et autres objets
normés.
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Tsugi offre un Cd
sampler ET une compilation à télécharger : double bonheur pour découvrir
des perles noires ou irisées.
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Tsugi possède aussi
deux vies : une existence numérique pétillante (stratégie
« pull » sur Facebook, site très bien construit) ET la sortie
mensuelle d’un exemplaire papier, que le lecteur aime donc posséder, triturer,
relire et conseiller à ses amis.
Oui, Songazine, modeste Webzine couplé à ce blog frêle -mais sincère et
droit comme un sous-marin qui plonge sous l’océan des musiques planétaires- recommande
de facto l’achat et la lecture de A à Z de TSUGI.
Yours friendly,
Jérôme V.