Mon ami Patrice
C. m’envoie un sms impérieux : « Stranglers
lundi à l’Olympia, on y va !! » et je n’ai pas le choix, alors me
voilà lundi 7 avril 2014, Boulevard des Capucines, par un beau soir de
printemps. Après une recherche dans SETLIST FM, je me rends compte que je les
ai vus -de mémoire- en 1982, puis en mars 1983, au Palais d’Hiver à Lyon et une
autre fois à Brest en 1984 ou 1985. Ils fêtent leurs 40 ans d’existence dans un
« RUBY » tour et des concerts qui tiennent le pavé, paraît-il…
Trente ans déjà. J’ai
pris des plis, des bosses. Les cheveux sont partis, des abdos il reste le
chocolat mais pas les tablettes. Mais l’esprit est inoxydé, le souffle du rock
and roll inépuisé, alors … let’s go.
Les vinyles, eux, sont bien rangés. Mes
exemplaires des 33 tours de Rattus Norvegicus ou Black and White, tous les
autres, et le 45 tours de Walk on By sont intacts. Que sont devenues mes idoles
au look noir et aux chants mélodieux ? La méchante fée Déception
sera-t-elle au rendez-vous ? Un revival bedonnant ? Oldies…goldies,
ou les deux ?
Rituel du
concert. Attente fébrile. Quand la lumière baisse et qu’ils entrent sur scène,
le cœur bat plus vite. Burnel est mince,
il bouge toujours sa jambe façon karaté. Comme un vieil ami, j’identifie sa
silhouette avec joie : il ne me connaît pas, certes, mais nous avons
beaucoup en commun. Greenfield est un peu desséché, en revanche ses doigts
courent vite sur ses claviers. Jet Black
est remplacé par un jeune qui cogne fort. Le nouveau chanteur guitariste ne
fait aucune fausse note. Ils attaquent avec « Toiler on The Sea »,
enchaînent avec « No More Heroes » et vont dérouler un quasi best of,
voir cette fucking good setlist… Toutes ces chansons qu’on a écoutées tant de
fois, copiées sur des cassettes, dont j’ai patiemment déchiffré les paroles. Je
vais vous faire un aveu : c’est l’émotion qui m’a serré la gorge à chaque
intro familière, intime et si vite reconnue. Force du souvenir, beauté de l’art
qui a passé le mur des années et pulvérisé les chaînes de l’oubli. Et ils
jouent. Ils jouent bien, fort et longtemps. Bon sang ! Celle-la ! Et celle-ci !
J’ai déjà écrit
une chronique pour rappeler que les Stranglers sont vraiment un groupe
important et je fais « same player shoots again », après ce
magnifique concert. Encore une fois, je suis empli de gratitude pour des musiciens.
Boulevard des Capucines : autoroute des sentiments, puissance de la
nostalgie. Heureux d’avoir aimé, d’aimer encore et toujours les Stranglers.
Always
the fun.
Jérôme "the raven" V.