Primo, abandonner toute idée de maîtrise ayant pour
but de pouvoir s'en tirer émotionnellement indemne.
Ensuite, se laisser
submerger avec délice par cette guitare folk, cette rythmique languissante et
cette voix, cette respiration sur laquelle on aime tout de suite se caler pour
atteindre cet ailleurs, son ailleurs, que Fink esquisse patiemment par ses accords
ancrés dans son histoire et son langage propres.
Un parcours créatif
atypique, édifié avec soin et intelligence sur plus d'une décennie sur le label
Ninja Tune.
Cinq albums studio, des lives sublimes façon bulle temporelle et la
sortie en Juillet de « Hard Believer », sixième LP enregistré
aux mythiques studios Sound Factory de L.A et produit par Bill Bush himself
(Garbage, Beck, Foster the People). Telles sont les fondations de ce groupe
britannique formé début 2000 par Fin Greenall (vocals/guitar), Guy Whittaker
(bass) et Tim Thornton (drums/guitar) , trio tout droit sorti de Brighton.
Le son de Fink n'est
pas tant une atmosphère musicale mêlant sonorités folk-blues, nu-jazz,
ponctuations électro et univers baigné d'imageries soul ; qu'une enveloppe
charnelle dans laquelle on se réfugie un moment. Juste un moment. Calme et
apaisé. Une sensation foutrement brutale...
La destination du
Voyage demeure inconnue mais tout est orchestré avec douceur et grâce au fil
des dix titres présents sur l'album.
Alors on plonge.
Confiant et bouleversé.
Pour que ce Monde,
son Monde, soit aussi un peu le nôtre.
Un instant
seulement.
Julien B.