The Trouble With Templeton est le titre
d'un épisode d'une célèbre série américaine Twilight Zone, au cours duquel un
personnage nostalgique revisite son passé. Non, vous ne vous êtes pas trompés,
c'est bien de musique dont je vais vous parler... The Trouble With Templeton,
c'est le nom qu'a choisi l'australien Thomas Calder en 2011,
afin de porter son projet en solo. Il sort à cette époque un album - Bleeders -
dont vous pouvez apprécier les clips de Someday Soon, I Wrote a novel, et le titre éponyme Bleeders.
Il décide ensuite de
s'entourer de tout un groupe, pour donner une dimension nouvelle à T.T.W.T.
D'auteur-compositeur- interprète, il devient leader de ce groupe brisbanais
au sein duquel on compte le guitariste Hugh Middleton , la
claviériste Betty Yeowart, le bassiste Sam Pankhurst et
le batteur Richie Daniell. Ensemble ils nous délivrent un rock
alternatif aux multiples reflets, qui vont de la pop baroque au folk.
Avec Rookie, leur
premier album en tant que groupe, ils expérimentent les genres avec une audace
bien sentie, sans jamais nous installer dans une monotonie.
Whimpering Child , qui n'est pas sans rappeler
Radiohead, commence l'album en nous introduisant dans une atmosphère assez
sombre, presque onirique. La voix de Thomas Calder atteint progressivement de
plus hauts sommets, ajoutant à la détresse que raconte le morceau.
You are new nous ramène sur
les bancs de l'école, avec des paroles douces-amères. La candeur des harmonies
vocales combinée à des cordes aériennes, nous enveloppe d'une chaleur
confortable.
L'un des
thèmes récurrents de cet album est la quête amoureuse et on le retrouve
dans Heavy Lifting, qui aborde les compromis que l'on fait avec
soi-même lorsque l'on est attiré par quelqu'un, les pulsions que l'on doit
contrôler, contre lesquelles on se bat où celles auxquelles on cède.
On change
de dynamique avec un Like a Kid qui peut faire écho au
mythique I love Rock'n Roll et où l'on retrouve des rythmes accrocheurs et une
énergie communicatrice qui nous font déjà scander des "Oh Oh" dès la
première écoute.
Le
morceau peut-être le plus marquant de l'album est Six Months In A Cast, d'une intensité qui
grimpe à vive allure. Il raconte les illusions et la paranoïa dont on est
capable lorsqu'on est obsédé par une personne. Une relation fantasmée qui nous
pousse dans les pires retranchements. Le clip, incroyablement efficace, donne
aux paroles une dimension encore plus torturée.
Climate est l'ovni de cet album. Un morceau plutôt court, assez
répétitif, et qui donne l'impression d'une alarme, on en ressent un certaine
urgence, une décadence.
I Recorded You nous
replonge dans une mélancolie spleenétique, une noirceur subtilement orchestrée,
avec la voix de Thomas qui tiraille juste là où il faut.
Et c'est dans un lit
d'hôpital que l'on se sent projeté à travers le texte de Flowers In
Bloom, dès la première phrase. Cet univers angoissant, éthéré, où le temps
est suspendu, où les fleurs semblent toujours nouvelles.
Secret Pastures nous
offre une balade acoustique intimiste, à fleur d'émotions.
Les arrangements complexes et
très variés de Soldiers déstabilisent un petit peu, en
équilibre sur le fil, entre cris et murmures qui se superposent.
Glue rapporte un peu de soleil,
une légèreté dans les sonorités, bien que les paroles aient toujours une
signification profonde.
On termine l'album avec Lint,
qui résonne comme un S.O.S, il y a une folie qui s'empare du morceau et qu'on
ne soupçonne pas au début.
The Trouble With Templeton
est une sublime pépite, Rookie est un album qui ne cesse de
surprendre, de par les étendues musicales qu'il sillonne avec une aisance qui
force l'admiration.
Amandine B.