mardi 29 juillet 2014

Le journal des bonnes nouvelles

Le coup de projecteur amical et admiratif du jour se focalise sur le LP (prévu pour Octobre) d’Arthur S. et le Professeur Inlassable, aka Drummers and Gunners. 




Dès l’ouverture, magnifique, Fire, il est clair que ces garçons ont écouté Shaft à l’endroit et à l’envers, manipulent leurs K7 VHS de films Blaxploitation avec précaution et sont entourés de potes groovy et cool. Cinématographique instrumental, c’est plein de classe et de riffs fort bien placés. La chanson Drummers and Gunners nous fait faire un cruising à bord d’une Ford Fairmont Futura 1980, roulant doucement dans les rues de Harlem mais avec à l’arrière, peu amènes et moustachus, deux potes vraiment musclés, avec des bosses sous leurs vestes qui ne sont pas dues à la présence d’un livre pieux.


On danse un slow étrange, les pieds dans l’eau, avec une partenaire improbable, sur Tell Me How. On pense à un duo inédit entre Cascadeur et Polnareff, coincés dans un Soyouz en orbite et au ralenti sur Run To … quant à Distant Place, invitez à danser Pam Grier dessus et si vous ne l’emballez pas….remballez tout !
Blackgold est une funky cavalcade à la fois tendre, puis rapide, puis tendre... saupoudrée d’aériennes vocalises ; Joli ! Bref, un LP prometteur, fait avec amour nous semble-t-il. Intéressant, original et accompagné de teasers appétissants. On donne 16/20 sur l’échelle de James Brown et 4 étoiles sur Bip Advisor. Go for it !


Jérôme « soul brother » V.  

 Post-Scriptum d’humeur du jour :

Il est aisé pour un rock critic, bien au chaud dans son petit bunker, tapotant sur son Word le ventre plein, les pieds nus dans ses pantoufles Homer Simpson un peu usées de lancer des langues de feu à l’encontre des musiques et des musiciens. Il est simple de dégommer, trucider, éradiquer, décapiter, laminer et fouetter au sang les chansons qui lui sont proposées par les artistes, les attachés de presse et les maisons de disques. Un peu comme un chat géant qui donnerait des coups de griffe dans un famille de souris capturées ou un dictateur nord-coréen qui n’a qu’à lever son petit doigt boudiné pour envoyer trois blocs d’un quartier au peloton d’exécution. Zap et Pan. Attention ! Cela ne veut en rien dire qu’il ne se produit pas des tonnes de daube, des kilomètres de fiente, des forêts de nanars et des containers d’œuvres misérables et seulement inspirées par la boulimie de vendre ou l’orgueil incommensurable d’êtres humains vains et fats, se croyant dès lors proches de l’immortalité après avoir chantonné trois mesures sur des séquenceurs préréglés et ânonné cinq lignes de paroles indigentes et banales. Ah, les bougres, il est de plus fort aisé de constater qu’ils sont aidés par une puissante machine de guerre, un bombardement médiatique efficace. Comme le préhistorique et malsain Tour de France, où tout empeste le dopage et la souffrance, la foule bêlante se presse près du hit parade lumineux et sourit bêtement en faisant des… selfies devant. Ils adoooorent tout ce qui passe plus de trois fois dans leur poste de radio qui n’a que 3 presets et leur boîte à clips écran plat, entre deux publicités pour des voitures sans style et des assurances qui n’assurent rien du tout. Désolant.

Songazine ne mange pas de ce pain là. Vous aurez remarqué que nos colonnes n’évoquent que ce qui nous a plu, voire passionné et que les recommandations chaleureuses pullulent, au détriment de l’acrimonie, du rejet caricatural et la mauvaise foi ! 
Songazine trouve en nageant les perles au fond des mers, en volant les étoiles dans les galaxies lointaines et en creusant, les gemmes enchâssées dans les mines de sel. Il faut gratter avec les doigts, ça fait mal, mais nom d’un chien, cela en vaut la peine !