Je cherchais un cadeau d'anniversaire pour ma sœur et j'étais tombée un peu
par hasard sur Faada Freddy. Pour présenter son premier album solo, Gospel Journey, il passait à la Cigale
le 13 avril. Avec son style soul-gospel et ses reprises, je me suis dit que je
pouvais tenter le cadeau "place de concert d'un artiste que tu ne connais
pas".
En entrant dans la Cigale une affiche donne le ton : "Faada Freddy à
l'Olympia le 5 octobre 2015. Complet".
Nous peinons à nous frayer un chemin dans la fosse archi-pleine. Mais qu'a
t il donc de spécial, ce Faada ?
Faada Freddy entre en scène tout de blanc vêtu. Avec ses dreadlocks, son
chapeau melon et sa large ceinture rouge, le dandy campe un style bien à lui
qui augmenterait même nos attentes.
Faada commence à peine à chanter a cappella accompagné de ses choristes
quand d'un coup on sent qu'il se passe un truc. Un truc qui n'arrive que dans
les concerts et nulle part ailleurs. La salle entière est devenue silencieuse.
L'émotion est palpable, le public en haleine accroché à ces voix, et quand
soudain le rythme s'emballe, les doigts claquent, les mains frappent, les corps
bougent, la Cigale embarque pour le voyage.
Les voix sont juste superbes, on se surprend à oublier le monde extérieur
et ses contrariétés. Les rythmes s'accélèrent souvent, les choristes manient
aussi bien le beatbox que les percussions corporelles, on est bluffé par la
modernité de ce gospel et ce groove qui nous emporte. Nous ne sommes pas
au bout de nos surprises. Une chorale entière arrive sur scène pour la reprise
du magnifique "Slow Down" d'Imany et notre peau ne peut s'empêcher de
crier aux frissons.
Quand en fin de spectacle l'artiste nous fait chanter "No women no
cry" en choeur, juste pour le plaisir, notre bonheur est parfait. Faada
Freddy ne ressemble à personne d'autre. Rappeur amoureux de reggae s'aventurant
en terres soul et gospel, le sénégalais a réussi ce soir son pari de
nous faire voyager.
Quand ma sœur, les yeux brillants de joie, me remercie pour le concert, je
ne peux m'empêcher de sourire.
Pascale Baussant