A la première vue du nom du groupe vous allez dire :
« Tiens un groupe de rock geek ou
de métal. » Que nenni. Godspeed
You ! Black Emperor ! est de ce qui se fait de mieux,
aujourd’hui, en post-rock, rock progressif. Ils le démontrent en sortant un
dernier album intitulé Asunder, Sweet and
Other Distress. Les dix membres montréalais –on peut citer au moins les
deux fondateurs, Efrim Menuck et Mauro Pezzente-, nous font une traversée
psychédélique depuis 1994. Ils sont connus pour réaliser des albums mélodieux,
planant, électrique en juste quatre morceaux. Les chansons durent entre 10 à 25
min.
Chose qu’on n’a pas vue depuis les seventies, où 1973, l’âge
d’or du progressif. C’est comme si, Pink Floyd, King Crimson, Yes, Emerson Lake
and Palmer et Van der Graff Generator étaient mélangés dans un grand shaker
géant. Il en sortirait un cocktail au doux nom d’un documentaire japonais sur
un gang de motard des années 70. Ce sont de véritables symphonies du
psychédélisme, une ode planante vers un monde fait de rêverie. Sur le dernier,
ils ont réduit la durée mais pas la qualité. Le premier morceau Peasantry or « light ! Inside of
Light ! » met une claque aux oreilles. C’est juste monstrueux,
c’est du grandiose, et on sait tout de suite qu’on va partir en délire. Lamb’s Breath et Asunder
Sweet ont une sonorité bien lourde et ténébreuse. On se croirait transporté
dans le film de Stanley Kubrick, 2001 : L’Odyssée de l’Espace. Les
puristes comprendront à quel moment du film le chroniqueur veut faire
référence. L’album se clôture par Piss
Crowns Are Trembled qui est juste une apothéose spatiale.
Asunder, Sweet and
Other Distress, est
à écouter avec une bonne sonorité chez soi, volume maximum, pour se sentir
envolé dans leur Magic Carpet. En
soirée, c’est déconseillé, à moins que vous n’en fassiez une avec, comment
dire, des produits illicites qui vous emmènent chez Vishnu et Krishna, en
passant par Katmandou. Autre album conseillé : Lift Your Skinny Fist Like Antennas ToHeaven.
Thomas Monot