mardi 12 mai 2015

Asian Dub Foundation : plus de bruit, plus de fureur

Début juillet sortira le nouvel album d’Asian Dub Foundation ( aka ADF), et c’est la B.O. de la révolte qui gronde partout sur cette Terre aride, en 2015, dans le monde aux yeux brillants qui a faim, tout comme dans celui qui devient obèse et gris.
Lecteur qui n’aime pas le poing levé, les barricades, la révolte, voire qui n’écoute pas les Clash, Rage Against the Machine, le reggae révolté, le ragga et le rub-a-dub enragé et engagé qui coule des sound systems … passe ton chemin et rentre dans ton ghetto doré, écouter sagement ta « Radio Bubblegum » comme le chantent les ADF : « Radio Bubblegum, don't touch your dial, we've got bullshit by the pile…. » De la daube, il y en a sur les ondes, mais avec Asian dub Foundation, c’est balayé d’un violent revers de basse grondante et des sons distordus de leur guitariste Chandra Savale, aka Chandrasonic, qui joue du couteau sur sa six cordes pour la faire hurler encore plus fort.
Le son d’ADF est puissant, il mêle des guitares acides, du dub et du ragga, y ajoute des flutes envoûtantes et des instruments indiens piquants comme un curry servi en mode « very hot ». Ils créent aussi des genres (exemple : le « Blade Ragga ») et tordent ceux qui existent pour allumer un grand brasier. Fumants , ils s’en prennent aux cons (et… il y a du boulot !), comme aux dictateurs encore en sévice actif ( Get Lost Baschar) dans cet album choc, appelé More Signal, More Noise. Pour un groupe qui n’est pas composé de blancs-becs (fondé en 1993), ils dégagent de l’énergie en concentré, du tonus en grillade et de la rage en abondance. Un album enregistré dans des conditions proches du live peut-on lire sur les informations que l’on nous fait partager. Et cela s’entend : pas de fioritures, mais un son vibrant et agressif, qui vous fait monter le volume sans modération. Ça arrache la gueule, mais on aime ça !
Des odeurs de piment, de coriandre et de fumette, mais aussi de poudre à canon, de sueur et de circuits électroniques grillés par surchauffe se dégagent de ces chansons. Y chatoient des myriades de couleurs vives, voire fluorescentes et flottent au vent des drapeaux rouge et noir. C’est la bande son des barricades à venir, quand on se battra encore une fois pour des principes et où tu finiras comme d’habitude par être fusillé contre une palissade si tu es trop sincère. Mais les murs garderont l’écho des hymnes d’ADF, les murs leurs traces de balles soniques et tes oreilles le son formidable de More signal, More Noise. Get on with it !


Jérôme « Che Guavara » V.