lundi 11 mai 2015

Serge au Panthéon, Gainsbourg au firmament

En voyage, récemment, j’ai eu l’occasion de voir nuitamment un excellent documentaire : « Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes » et cela m’a rappelé avec force que :
   a: Je n’ai étrangement rien écrit sur Gainsbourg dans ce blog (oubli coupable)
   b: Serge G. est absolument, énormément, fabuleusement GRAND.
Vous remarquerez que j’ai mis « est » au présent et surtout pas au passé, car ses chansons sont vivantes, sont art est intensément présent et le bonhomme nous manque terriblement. L’impression forte qui se dégageait de ce documentaire pertinent : putain de putain, on le regrette Serge. Replonger dans son œuvre laisse toujours bouche bée : mais oui il a composé, écrit, chanté, partagé tant de chansons (et musiques originales) que cela en donne le vertige ! Tout de lui nous manque : sa gueule, ses clopes, sa pudeur, son humour, sa classe et ce talent stratosphérique pour lui comme pour ses interprètes qui en tirèrent gloire et beauté, amour et disques d’or. Que d’imposteurs dans le show biz ont eu du succès sans arriver même à sa cheville, voilà un fait avéré !  
Miroir d’époques enfuies, cette rétrospective nous refait défiler sous les yeux ses moments magiques et décadents, tous analogiques et humains, sentant la vie qui file par tous les bouts d’un mégot de Gitane. Insouciance, élégance, facilité apparente mais sentiments violents et expression puissante de la nostalgie de l’existence, comme de toutes les couleurs de l’amour. C’est bien de cela dont il s’agit, ne nous y trompons pas chez Gainsbourg. L’eau à la bouche, l’amour physique qui est sans issue, fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve, Harley Davidson of a bitch, on en passe et des meilleures pour le fou de Melody Neslon et le pauvre homme à la tête de chou… ce thème central de son œuvre est le révélateur multiforme des ses amours envers les femmes qu’il adora. Lulu Ginzberg avait un cœur énorme et une grosse place dans le nôtre, pour toujours.
Notre mission ? Ne jamais l’oublier et le faire aimer aux futures générations, défendre sa langue, le placer aux côtés de Verlaine et Baudelaire, car c’est bien là son rang. C’est dit, écrit et publié, signé d’une encre bleue comme nos souvenirs, les tatouages indélébiles et les impressions rémanentes dans notre culture forgées par ce grand artiste.  


Jérôme « and Clyde » V.