En voyage, récemment, j’ai eu l’occasion de voir nuitamment un excellent documentaire :
« Gainsbourg, l’homme qui aimait les femmes » et cela m’a rappelé
avec force que :
a: Je n’ai
étrangement rien écrit sur Gainsbourg dans ce blog (oubli coupable)
b: Serge G. est
absolument, énormément, fabuleusement GRAND.
Vous remarquerez que j’ai mis « est » au présent et surtout pas
au passé, car ses chansons sont vivantes, sont art est intensément présent et
le bonhomme nous manque terriblement. L’impression forte qui se dégageait de ce
documentaire pertinent : putain de putain, on le regrette Serge. Replonger
dans son œuvre laisse toujours bouche bée : mais oui il a composé, écrit,
chanté, partagé tant de chansons (et musiques originales) que cela en donne le
vertige ! Tout de lui nous manque : sa gueule, ses clopes, sa pudeur, son humour, sa classe et ce talent stratosphérique pour lui comme pour ses interprètes qui en
tirèrent gloire et beauté, amour et disques d’or. Que d’imposteurs dans le show
biz ont eu du succès sans arriver même à sa cheville, voilà un fait avéré !
Miroir d’époques enfuies, cette rétrospective nous refait défiler sous les yeux
ses moments magiques et décadents, tous analogiques et humains, sentant la vie qui
file par tous les bouts d’un mégot de Gitane. Insouciance, élégance, facilité
apparente mais sentiments violents et expression puissante de la nostalgie de l’existence,
comme de toutes les couleurs de l’amour. C’est bien de cela dont il s’agit, ne
nous y trompons pas chez Gainsbourg. L’eau à la bouche, l’amour physique qui
est sans issue, fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve, Harley Davidson of a
bitch, on en passe et des meilleures pour le fou de Melody Neslon et le pauvre
homme à la tête de chou… ce thème central de son œuvre est le révélateur
multiforme des ses amours envers les femmes qu’il adora. Lulu Ginzberg avait un
cœur énorme et une grosse place dans le nôtre, pour toujours.
Notre mission ? Ne jamais l’oublier et le faire aimer aux futures
générations, défendre sa langue, le placer aux côtés de Verlaine et Baudelaire,
car c’est bien là son rang. C’est dit, écrit et publié, signé d’une encre bleue
comme nos souvenirs, les tatouages indélébiles et les impressions rémanentes
dans notre culture forgées par ce grand artiste.
Jérôme « and Clyde » V.