Une joyeuse équipe venue de Montréal s'est entretenue avec
Songazine, un mardi après-midi au café Le Chat Noir. Ils répondent en nom de
Groenland, un groupe de pop-indé orchestrale qui sent le parfum de la joie de
vivre.
Ils étaient en tournée européenne pour leur premier album The
Chase. Ils ont assuré deux dates en France, l'une au Printemps de Bourges
et l'autre aux Trois Baudets à Paris. Ils racontent leur expérience dans ce
festival de musiques indépendantes : " on ne pensait pas que
l'événement serait grandiose. C'était impressionnant et à la fois cool. Quand
on va dans un pays étranger, on doit recommencer à zéro, car nous avons notre
propre public au Québec. C'est un bon point pour nous d'avoir réussi à trouver
un public ici". Ce n'est pas leur première expérience en France, en
2013, ils étaient invités au festival Off-courts de Trouville : " c'est
un petit festival de court-métrages, en partenariat avec la France et le
Québec, nous devions faire la bande originale de plusieurs courts-métrages qui
étaient en compétition. C'était un excellent moment", commente-ils.
L'histoire de Groenland commence par la rencontre de deux
personnages, le grand dandy Jean-Vivier et la belle rousse Sabrina. Au départ,
ils voulaient faire juste un duo électronique, comme se rappelle les deux
fondateurs : "nous nous sommes rencontrés à la cégep de Montréal (classe
prépa à la québécoise). Ensuite on s'est revu à l'Université en cours de
musique, avec Sabrina. Nous écoutions les mêmes groupes et nous avons décidons
de créer un duo. On s'est très vite rendu compte que c'était limité et que
c'était plus sympa de faire partager notre musique à plusieurs".
Le nom du groupe vient d'un brainstorming entre les
membres: " A l'époque de notre formation, les autres bands cherchaient
des noms composés comme « My, My » ou « You, You »",
plaisante-ils, " nous ne voulions pas faire comme eux. Nous avons
trouvé celui-ci qui nous correspond bien à notre musique et on le trouve
exotique".
La particularité l’absence de guitare
Le premier né a été enregistré en home made puis
finalisé au Studio de l'Est de Montréal. Les inspirations musicales tournent
autour de nombreux groupes : " lors de la composition, nous avons été
influencé par ce qu'on écoute. Cela va de Beck, Arcade Fire, Feist, et the
Dodos. Une mention spéciale à Thom Yorke avec sa musique Hearing Dreaming qui a été une véritable inspiration".
Les treize chansons de l'album sont aussi fraîches et
joyeuses où la joie de vivre se fait entendre. "Nos musiques sont à
l'opposé de ce que font les autres de pop-indé, genre mélancolique triste. Pour
nous, c'est l'urgence de vivre, de se faire plaisir. Quand nous jouons sur
scène, c'est toujours comme une bonne franquette entre amis". La
particularité de leurs musiques est l’absence de guitare. Elle est remplacée
par du ukulélé et des instruments à corde comme le violon et le violoncelle. Ce
qui donne le terme "orchestrale"
au groupe. "C'est vrai et c’est ce qui nous différencie. On utilise
beaucoup d'instruments de la scène indépendante, notamment le mélodica. Au
début du projet, nous n'avions pas de ligne de basse sur les chansons, mais
Simon s'est imposé avec son instrument". Le son du petit instrument à corde se retrouve
dans le morceau Superhero. Le titre The Chase est une pépite au son 8 bits :
" Le son que t'entends dans l'intro de la chanson provient d'un jeu
vidéo sur Nintendo DS", explique Jean Vivier. L'autre atout du groupe,
la voix de Sabrina, un mix entre Amy Winehouse et Adèle : " On me dit
souvent que j'ai une voix soul. Ce qui est vrai car au conservatoire, j'ai
appris le chant par la musique jazz", constate-elle.
Après leur tournée en Europe et l’autre au Canada, Sabrina
(voix/ukulélé/percussions), Jean-Vivier (piano/melodica), Jonathan (batterie),
Simon (basse), Fanny (violon) et Gabrielle (violoncelle) retournerons à
l'enregistrement pour un prochain album. " The Chase II, The Return on The Chase (rires) mais ce qui est sûr, c'est qu'il sortira début de l'année prochaine,"
concluent-ils. Une petite photo de famille pour terminer cette rencontre
sympathique, quant au chroniqueur, il repart à l'aventure vers la Terre Verte
de la musique.
Thomas Monot