lundi 15 juin 2015

Méridien Hotel Blues

A Paris, il existe un endroit assez mythique où l’on écoute du très bon jazz et du blues, comme à Chicago, une adresse très élégante, chargée d’histoire et de légendes : le Jazz Club Lionel Hampton  aka Jazz Club Etoile, situé dans l’hôtel Méridien, Porte Maillot.
Lieu connu des initiés, car des « pointures » y ont joué depuis 1975, à commencer par le grand Lionel Hampton, mais aussi BB KING, Ike Turner, Cab Calloway, Claude Bolling et tant d’autres !
Dans une atmosphère feutrée, vous prenez place et n’avez qu’à dépenser une vingtaine d’euros pour un formidable cocktail, un bon whisky, prendre place et assister aux deux ou trois sets à venir, à partir de 21h30. Tout près de la scène, vous verrez vibrer la vraie musique dans le blanc des yeux de nos frères jazz, blacks et bleus.
Le public est un mélange d’aficionados venus par passion et d’hommes d’affaires venus par hasard. Faisant partie de la première catégorie, je me demande à chaque fois pourquoi ces musiciens d’un talent si brillant ne remplissent pas Bercy !? That’s life, man. Deux souvenirs très forts pour moi, j’y ai vu l’immense Magic Slim en 2010 et la chaleureuse Sista Monica en 2012.
Magic Slim : un géant aux doigts mutilés, qui était assis à deux mètres de moi sur sa chaise et déroulant ses accords tout en tenant sa guitare comme un jouet minuscule dans ses paluches d’ours bienveillant et habité. Je lui avais parlé, le remerciant humblement pour son show intact en beauté, inoxydable en feeling.
Sista Monica : cancer survivor, généreuse blues lady, une énergie sans limite (même sans micro, sa voix décoiffait), je lui ai fait un hug en partant.
F**** ! Je les avais perdu de vue, et j’apprends soudain, presque en même temps il y a quelques jours qu’ils sont allés rejoindre la résidence céleste des grands seigneurs des 3 accords, les contrées éternelles où les champs de coton seront pavés d’or à leur intention et où la musique coulera comme le vent dans une prairie de l’Illinois. RIP my old friends, vous êtes unforgettable.
Il faut aller souvent  regarder la programmation de ce Jazz Club, il y a encore et toujours de belles surprises. Une adresse parisienne à noter et à partager sans modération.


Jérôme « not too slim » V.

Magic Slim, RIP

Sista Monica, RIP