mardi 23 juin 2015

Roland of machines, Roland of love (thank you und danke sehr, Frau Helena Hauff)

Par un de ces hasards dont les contacts en étoile ramifiée ont le secret, je reçois un lien pour écouter la ténébreuse et synthétique musique d’Helena Hauff (merci, en fait :-), Virginie F.,  d’obviously.fr !).
Il s’agit d’une grande prêtresse des machines vintage et des bons vieux synthés des années 80’s. Vous savez, la TR-808 boîte à rythmes légendaire, le TB-303, bass-line mythique et toute la panoplie des claviers « Juno » et autre « Jupiter », ceux que notre ami, le grand Arnaud Rebotini manie avec finesse et expertise. Que grâce infinie soit rendue à la maison Roland, japonaise et perfectionniste, qui est la matrice de tant d’instruments extraordinaires et plein de puces. Paradoxalement, les sons et chansons produites avec ces instruments sont vivants et touchants, et leur froideur apparente recèle beaucoup d’humanité. Amusant, non ?  
Revenons à Helena Hauff, que je découvre en même temps que vous ou presque !
Un tour sur son site officiel nous confirme qu’on a mis le pied dans une zone inconnue et riche, pleine d’embûches et de recoins bizarres. Quels sont ces labels minuscules auxquels elle a collaboré ? De quel plastique se chauffent ses fans ? Où sont ces clubs discrets et réservés aux initiés où on écoute sa musique avec un éclairage minimal ? Avez-vous le droit d’entrer au Golden Pudel ? Connaissez-vous « Panzerkreuz, le sous-label du Bunker » ? Les questions fusent comme les notes d’un séquenceur, tempo 220.
Euh, nein, ich bin désolé mais excité quand même… Je ne suis pas un expert de la scène électro pointue, mais lire Tsugi de temps à autre me donne des couleurs aux joues et me fait à chaque fois surgir le foisonnement de ce monde à base de zéros et de uns (et donc de huns, aussi LOL).
Son site ? Pas une photo, juste des liens stimulants et labyrinthiques à partir d’une page d’accueil noire et sobre à l’excès. L’inverse radical d’un site de pouffe à selfie qui durera le temps d’un été. De l’instrumental, pas du bébé mental. Du pur sonique, pas des gadgets pour teenagers sans cerveau.
En amour, en amitié, en matière de style, tout comme en discographie, moi je vous avoue qu’un peu de mystère fait beaucoup de bien.  D’ailleurs, ach so, quelqu’un qui intitule une chanson : « The First Time He Thought, He Died » EST mon amie, ipso facto.
J’écoute donc avec délectation le premier single et regarde la vidéo de « Sworn to Secrecy, part II » et j’adore ça ! (et la Part I, sag warum, elle a été ctrl-alt-suppr. ??) Cocktail léthal de bons sons féroces électro clash vintage séquenceurs mortifères raides comme  des chanteurs new wave post mortem : this is it.
On nous annonce pour le 4 septembre un album de 10 titres, aka « Discreet Desires »
En attendant, je file sur son Souncloud, me rue sur Youtube et me coule, tel un U-boot pourchassé sous l’océan dans des fonds les plus sombres, pleins de titres bizarres, de poulpes binaires, de beats presque carrés. Brrrr.
Conclusion : les machines Roland sont des objets d’utilité publique et devraient faire l‘objet de subventions gouvernementales et leurs bons utilisateurs de dotations financières solides. Natürlich !
Merci Helena Hauff, Danke sehr, on attend votre disque avec impatience !

Jérôme « arpeggiator » V.