Prenant le taxi deux ou trois fois par jour dans Chicago, jour et nuit, me
voilà conduit par des chauffeurs du monde entier. Hop vous êtes prêt à partir,
votre portier d’hôtel le siffle dans la rue avec force, il met le
clignotant, s’arrête, on vous ouvre la voiture, vous donnez un petit « tip »
au portier et vous embarquez dans un bout de contrée lointaine. Il suffit de
dire bonjour et d’engager la conversation. C’est casual ici, chacun d’entre eux vous répondra, voire sera ravi de
débattre et vous pourrez parler de leur pays (« where are you from ? »), car ils viennent presque tous de
loin. Mes quelques sobres connaissances en world music purent servir de sujet
agréable à lancer si le bonhomme était ouvert et en une semaine, j’ai rencontré
des messieurs entre 30 et 60 ans et des natifs des pays suivants :
Le Ghana et on a causé d’Ebo Taylor. Le type était vachement content.
Le Nigéria, l’ombre de Fela fut invoquée, comme le succès de ses fils Seun
et Femi Kuti.
L’Egypte, mais il avait l’air sévère.
Le Pakistan, ooops, là j’étais en panne de référence.
L’Inde, où l’on me dit et redit de visiter Bombay absolument (mais il était
tard, alors j’ai décrit mes voyages à Maurice, hé). On est aussi tombés d’accord
sur le principe « no guns, no shootings » mais, avouons-le, personne
de la NRA n’était présent.
Le Maroc, facile, je connais mieux !
Haïti, et l’occasion de louer la francophonie. Enchanté de parler dans la
langue de Molière.
La Palestine, un supporter ardent de feu Yasser Arafat et qui aimait nos
anciens présidents. « We need to end all this
fighting », ben oui, c’est vrai.
Vous voyez, un échantillon intéressant de l’humanité et des gens qui se
décarcassent derrière un volant. « Hard
work » m’ont-ils tous dit.
Les sirènes se font entendre, je suis devant mon hôtel, prêt à sauter dans
un autre taxi. Où irai-je cette fois ci ? « Hello, I go to Mac Cormick Conference Center… »
Jérôme
« I am from Paris, France » V.