mercredi 9 septembre 2015

Eating Snow (album éponyme) : blancs en neige savoureux.

Moi je déteste la neige, le froid, les sports d’hiver, le givre, le ski, la bise glaciale, les frissons, les pieds mouillés, mettre trois couches d’habits, éternuer, la buée sur les vitres et le mot « Noël ».
Ça, c’est fait.
En revanche, les musiques froides, la mélancolie, le spleen,  la grandeur de l’isolement, Joy Division, les gens qui ne se jettent pas à votre cou dans les 2 minutes de votre rencontre, la pudeur, la photo noir et blanc, le design épuré, les musiques minimales et l’électronica bien tordue.
Ça, c’est dit.
Alors, vous me regardez et vous vous dites : « Mais quel est ce type énervant, que veut-il ? Ecouter Kraftwerk à l’île Maurice ? Lire JL Borges en maillot de bain dans une villégiature 5 étoiles sur la côté amalfitaine ? Manger du sorbet à Ziguinchor ? »
Et je réponds : pourquoi pas !!
En train de manger de la neige soit « Eating Snow », en voici un nom pour un duo qui nous livre ici un album bien croquant et aux saveurs multiples. 
Leur label : Freude am Tanzen (la joie par la danse), est pointu et recèle de perles venues de l’Est et des plaines berlinoises, c’est un fait. Projet de deux musiciens doués et à carrières pleines de facettes, aka Mooryc et Douglas Greed (Greed : un nom qui a de l’appétit à lui tout seul !). Ils se disent Siamese Twins by choice, et cette fusion complice est propice à l’éclosion d’un talent. 1+1 = plus que 2.
Depuis l’histoire des Horiaces et des Curiaces, ou du XV de France quand ils sont en forme, on ne vous fait que vous le répéter… l’union fait la force. Dans cette livraison : de très belles musiques soignées ourlées de machines qui font bleep, de nappes polyphoniques onctueuses. Nous avons ici des instrumentaux nobles et des chansons plus pop, un poil mélancoliques et deux poils attachantes.

Un coup de Freude toute personnelle et subjective pour This Empyness is Mine, bien déjantée, ondulante et urbaine, en quelque sorte du DAF marshmallow qui fond dans les tympans. Chameleon, la jolie BO. D’un film au ralenti sur des chutes de flocons à Poznan ? (sans moi, hein, je vous le rappelle, je suis parti me dorer à Ouarzazate).

Eating snow, qui sort en plus un 11 septembre, est bel et bien disque à écouter, plusieurs fois et à emporter là où le vent chaud souffle fort, le ciel est bleu et la musique fraîche vous fera du bien.


Jérôme « chaud et froid » V.