Tom Fire est
enthousiaste, passionné, bosseur, cultivé et doué. Son album Low fidelity, qui
sort le vendredi 4 septembre-demain- fut ici chroniqué nous a beaucoup plu. On a la chance de lui poser quelques
questions.
Comment se sent-il,
la veille de la sortie de son album ?
Il est excité et heureux car c’est la récompense de deux années de travail.
Il a fait de belles rencontres (cf les beaux featurings de l’album) et il
commence la promotion : c’est parti pour des interviews, radios, TV, séances
photos, faire des mix et des clips.
Et le succès qui
démarre un peu, comment vit-il cela ?
En fait Tom Fire est lucide sur le côté plus « undeground » de sa
musique. Il est libre, il n’a pas de pression, il a la joie de s’exprimer
librement. Conscient de son succès d’estime (mérité et qui devrait grandir, NDLR), il me dit avec humour « tant que ma boulangère ne me reconnaît pas… » .Voilà
c’est cela : si l’on achète son pain sans être reconnu… on n’est pas
encore trop célèbre.
Comment
travaille-t-il ?
Tom Fire possède son propre studio, non loin de Père-Lachaise (Paris XX
ème).
Il possède des instruments nombreux, des « tonnes de machines » vintage, classiques (Roland, Moog, et
même un synthé récent mais fait à la main
en Grèce, le genre de collector absolu et rare…) et utilise aussi les outils
dernier cri de la composition assistée par ordinateur. La vérité est qu’il « bosse
tous les jours », sans contrainte de temps.
Qu’est-ce qui l’inspire,
qu’écoute-t-il ?
Un homme réellement éclectique et inspiré par Bill Evans ou Debussy, mais
aussi par des orfèvres de la mélodie comme Mac De Marco et Conan Mockasin. Il
aime le hip hop moderne (Joey Bada$$, Kendrick Lamar, Dizzee Rascal), la techno
house qui pétille, bien sûr le reggae et le dub, sans oublier l’électro de Major
Lazer ou Diplo. Il me parle d’un artiste que je ne connais pas, mais donc, à
découvrir alors ! il s’agit d’ Al’Tarba
(site : ici).
Bref, il en connaît un rayon, écoute quotidiennement beaucoup de bonnes
choses via Spotify, lit la presse et les blogs : le portrait d’un honnête
homme, dirait Voltaire !
« Brainwash », formidable chanson
était chantée par Matthew Mc Anuff, le propre fils du grand Winston Mc Anuff
qui chante « Cool It » sur
l’album, et ce garçon a péri,
assassiné en 2012. Une grosse émotion, bien sûr ?
Chaque fois que Winston le voit, il pense à son fils ce qui est un peu dur.
Souvenirs et émotions sont très forts, bien évidemment. La musique reste, persiste
et demeure plus forte que tout. A chaque concert quand Tom Fire joue ce morceau,
il y pense fortement, c’est certain…
Matthew Mc Anuff, RIP |
Outre le prochain concert Parisien (à La Maroquinerie, le 07 octobre, Songazine
y sera), où l’on attend les trois voix féminines de l’album – Soom T., Melissa Laveaux
et Flavia Coelho- il planifie d’autres dates et en deux formules : avec un
batteur et il joue avec les voix samplées via des pads et machines ou alors seul, en
DJ set électro et où envoie le riddim et les beats !
Bref, un entretien vif et chaleureux avec cet artiste
complet et intelligent, polyphonique et intéressant, à l’image de son album Low Fidelity,
en ces lignes recommandé et adoubé.
On lui souhaite
sincèrement que son album soit bien accueilli.