mardi 18 février 2014

Neon Golden vs. Close to the Glass

La nouveauté brillante chasserait-elle de notre esprit encombré les bons vieux classiques ? Pas certain ! Reportage en direct de mon lit.

The Notwist sort maintenant un nouvel album intitulé Close to the Glass et il est mis en écoute gracieuse et intégrale via un lien Souncloud. Merci, Danke schön à the Notwist et aux Inrocks aussi. 
Hier soir, après un excellent dîner je me suis mis sous la couette, lampes de chevet bien réglées, chauffage douillet en mode tiède mais pas trop, entre mes appétissants livres encore à lire, ma pile de magazines pas encore tout à fait décortiqués, le PC sur les genoux et les lunettes sur le nez. Fort sérieusement, j’ai écouté en entier (ça va de soi) ce disque qui est beau. Electronica, voix nostalgiques et un peu voilées, saillies de synthétiseurs étranges et précieuses, acoustica déformée, sons un peu tordus mais attachants, mélodies touchantes. Atmosphères variées, expériences innovantes : du grand art ; à réécouter pour encore mieux apprécier.  

Pour tout vous dire, j’ai eu un petit coup de barre vers la fin et je me suis souvenu en un bref éclair et avec beaucoup d’intensité de leur opus de 2002, Neon Golden.
Mes paupières devenaient lourdes, très lourdes (forcément ! une couette = cet objet qui possède un pouvoir hypnotique puissant et une influence soporifique phénoménale sur tout citoyen en mode vespéral d’écoute de musique mélancolique).

J’ai eu la force de cliquer sur Youtube, où l’on trouve tout et plus encore. Neon Golden inclus : en écoute de A à Z. Go ! Après avoir chassé en 5 secondes un pop up d’assureur publici-taré qui faillit m’agacer, je me replongeai dans ce disque rare et magnifique.

Je l’avais donc oublié. Chaque note de ce chef d’œuvre se matérialisa alors voluptueusement  à mon bon souvenir, ces ambiances feutrées et sablées, pleines de réminiscences troubles et d’excuses jamais formulées. Même les chansons les plus dansantes évoquent la rupture et le regret, tout en étant limpides et méticuleuses. NB : bon sang, quel charabia pour dire que j’aime beaucoup ce disque ! 
Il est vrai que j’avais déjà fermé les yeux, souriant et alangui. Je me réveillai en sursaut un peu plus tard, dans le silence blotti d’une chambre douce et apaisée. Le PC était en mode veille, il avait glissé de mes genoux, désormais muet et lisse. La couette avait encore gagné. J’eus le force d’éteindre ma lampe et m’enfonçai détendu dans un sommeil sans rêve.

Sans rêve, certes, mais profond et réparateur comme Neon Golden.