mardi 11 mars 2014

Fauve = ton nouveau trampoline - Amandine Bazin-


Il y a des artistes dont la découverte vous bouscule, Fauve ≠  en fait partie. On aime ou on n’aime pas, une chose est certaine, on ne peut pas y être indifférent.
Au hasard d’un mail, je poussai la porte et pénétrai dans leur univers avec Blizzard, la version longue (dont le clip relève du court-métrage), et qui est aussi le nom de leur premier EP.
Le morceau commence avec une voix, qui interpelle, qui s’adresse à nous, directement. « Tu l’entends ? Bien sûr que tu l’entends » Immédiatement, elle capte notre attention, elle nous installe doucement. La musique fait son entrée, des riffs de guitare pop qui nous accroche dès les premières secondes. Puis une voix, une autre, qui déboule presque en criant, et sur le coup, on ne sait pas à quoi s’attendre, on est déstabilisé. Les mots nous percutent avec une telle force qu’elle nous cloue sur place. Les paroles sont des phrases, qui pourraient être des mots à toi, à moi, à lui, là-bas.
Blizzard est à la fois terrible et magnifique. Elle te plonge dans tes démons, et te donne cette rage de les envoyer ronger ailleurs. Blizzard c’est l’obscurité, puis la lumière. L’espoir et les autres, comme escalier pour tout surmonter. Blizzard te donne une tape sur l’épaule et elle te dit  « T’es pas tout seul, jamais ».
Je parle d’un morceau, mais il est pour moi représentatif de ce que produit l’écoute de leur musique.
Il y a cette proximité dans leur façon de s’exprimer qui nous atteint directement et qui se retrouve dans tous leurs titres. Fauve ≠ se livre, se raconte, avec force et simplicité. Ca respire l’urgence, la rage, l’espoir. Fauve ≠ c’est l’émotion à l’état brut, ce sont des cris. Les leurs, les nôtres aussi. Et c’est ce qui donne à leur musique, une dimension quasiment thérapeutique. On a l’impression que leurs textes sont écrits à l’arrache dans un métro ou sur un banc, comme on viderait son sac avec un pote. Et pourtant quand on s’y penche, il y a un vrai travail d’orfèvre sur le choix des mots.
Dans ce premier EP, Fauve ≠ fait exploser les parts d’ombre, on ressent la vie qui crépite à l’intérieur. On en ressort regonflé à bloc, on a envie d’aimer plus fort, de vivre plus fort, et de le crier.
« Haut les cœurs ! Haut les cœurs ! Il faut se dire des belles choses qu’on gardera pour plus tard ! »
 Fauve ≠ est un collectif à géométrie imprécise, des personnes réunies sur un projet commun dont le but premier était avant tout de se faire du bien. On ne sait d’eux que l’essentiel, ce qu’ils ont à dire. Ils défendent leur projet, et le protègent au maximum des médias, sans pour autant cultiver un mystère. Vous ne retrouverez pas Fauve ≠ dans les photos des magazines ou bien dans des reportages ou autres.
Fauve ≠ a tous les âges, toutes les voix. Tous différents au service d’un projet unique. Ce dont le signe qui succède leur nom fait écho. Etre différents, à plusieurs.
Leur musique est un patchwork d’influences diverses qui ont été métamorphosées en un genre unique. Impossible de leur coller une étiquette, et de toute façon, on en a pas envie !
Fauve ≠ connaît aujourd’hui un succès fulgurant qui est le résultat heureux d’un incroyable bouche à oreilles. Ils n’avaient pas sorti leur premier album qu’ils remplissaient déjà les salles de concert.
Vieux Frères (partie 1) ne déroge pas à l’empreinte « Fauve ». Un premier album qui rugis, qui murmure aussi. Qui bouleverse, avec la même fraîcheur, celle du vrai, sans artifice et qui allume pourtant un feu, un truc grand.
Des textes, mordants, percutants, un flot de mots toujours aussi impressionnant. Il y a des titres coups de poings, comme Voyous. Des titres fédérateurs tels que De Ceux ou Loterie. Il y a de la douceur aussi avec Lettre à Zoé et Vieux Frères.
Cet album témoigne d’une furie de vivre, de sortir du tunnel. Une revanche sur le blizzard, et comme un peu de sérénité retrouvée. Il y a du beau, du soleil qui se déplie subtilement par petites touches. Un concentré intense de vie(s).
Fauve ≠ est un trampoline pour Fauve ≠. Et nous, quand on les écoute, on rebondit aussi.
C’est simple, comme une évidence. Tellement juste, tellement vrai que ça en devient magique.
Mystique, ouais.


Et regardez leurs clips, magnifiques...




Amandine Bazin