Nous y voilà
: le dernier album de Gazpacho, Demon,
est sorti et j'ai pu découvrir ce que le groupe de prog norvégien nous avait
réservé.
Connaissant
bien l'œuvre des musiciens, j'étais plus qu'impatiente d'entendre cet album
qu'ils décrivent comme étant leur œuvre la plus ambitieuse et la plus aboutie. Je
n'ai pas été déçue du voyage et je me suis véritablement délectée des quatre
compos qui forment le concept.
Ecouter
Gazpacho c'est s'abandonner. C'est quitter son monde, un peu, pour entrer dans
leur univers, leur douce mélancolie, leurs mélodies aériennes et leur poésie.
Enfant de Night et de March of Ghost, le concept tourne autour de l'idée des démons, ceux
qui nous hantent sans cesse, qu'ils viennent des mythes, du folklore, ou de nos
propres esprits dérangés. Leur univers se fait
alors plus sombre, parfois inquiétant. Plus symphonique, plus
folklorique aussi. Il joue avec les nuances, propose un va-et-vient totalement
maîtrisée entre trouble et apaisement.
Tout y est
ciselé, méticuleusement construit, parfaitement structuré :
I've
Been Walking part 1 et son commencement doux, profond, émouvant, puis ses
brusques éclats.
The Wizard Of Altai Moutain, petite pièce folklorique de
l'album. Légère, audacieuse.
I've Been Walking part 2 où le ton se fait plus grave. Le
chant féminin, qui évoque une comptine d'enfant, une litanie douce et solennelle,
s'entremêle avec légèreté à la voix de Jan Henrik Ohme dans un crescendo
magnifique. Pièce d'orfèvre, puissante et triste, la composition qui reprend le
thème de la première partie en le magnifiant, nous prépare pour la suite.
Death Room enfin, est sans conteste le point
culminant, l'apogée du concept. Ce morceau de plus de 18 minutes rappelle qu'on
évoque ici les démons. Le groupe propose une pièce étrange et fascinante. Surprenante
aussi, car assez éloignée de ce qu'ils ont l'habitude de faire. Alternant parfois
brutalement lumière et noirceur, douceur et violence, légèreté et gravité, elle
se fait inquiétante, redoutable.
Démon est un album hypnotique, envoûtant.
Un voyage étrange et magnifique, intemporel et universel, dans le clair-obscur
des méandres de l'esprit.
Le dernier
Gazpacho a donc largement tenu ses promesses, et sera sans conteste un des
grands albums prog de 2014.
http://gazpachoworld.com/
Hédia Z.