dimanche 14 septembre 2014

Fine Young retrouvailles

Je déteste la marque à la pomme qui vous prend pour une poire.

Le seul appareil que j'aie jamais possédé fabriqué en leurs usines iniques est un petit lecteur de musique aka I-pod (version 2006, tout simple, couleur gris aluminium, modèle "nano" 2 ou 3 je ne sais plus, avec 2 giga octets de mémoire si vous voulez tout savoir !). C'était un cadeau de mon père (sympa quand même).
Tout content, je l'ai chargé à bloc, l'ai écouté au début avec joie.... mais me suis lassé très très vite du logiciel monopolistique et excluant qui va avec qui impose son format, ses mises à jour et vous fait sa réclame bêlante 24/24. Insupportable dictature numérique.
De fait, mon petit appareil est plein de 771 chansons et mourra avec un contenu inamovible, impossible à mettre à jour.
J'ai sabordé le logiciel-pieuvre.
8 ans ont passé, la petite boîte métallique ultra-plate, avec son affichage minuscule a été conservée intacte et nette, dans un tiroir.
Ayant prêté mon lecteur mp3 actuel, je ressors soudain le nano pour aller courir... car sans musique, ma motivation pour avaler mes 10 kilomètres hebdomadaires diminue fortement.
Agréable surprise que de retrouver en lecture aléatoire cette musique alors sélectionnée avec amour et discernement.
Mais, mais, cette introduction fumeuse et arrogante pour dire quoi ?? WTF ??... commencez-vous à pester, lecteur ami.
Tout simplement pour lancer une chronique sur les admirables Fine Young Cannibals, dont les tressautants morceaux ont ressurgi en tête de lecture dans mon oreille, ainsi proposés par le mode aléatoire de la petite pomme confite, mais encore bien vaillante.
Comment ai-je pu oublier l'album The Raw and the Cooked, exceptionnel disque de ces 2 anciens de The Beat, renforcés par un vocaliste au timbre unique ? C'est la combinaison de la propreté absolue des riffs et de la perfection d'instruments qui jouent ensemble une musique de danse électrique mais non hystérique, le tout nappé par une voix haut perchée et superbe. Un son unique, transparent comme le crsital, coupant comme le meilleur acier.
Les deux chansons les plus connues furent : She drives me crazy, carrée, claire, forte, accompagnée d'un vidéo clip d'une belle harmonie visuelle, et Good Thing, entraînante, tchak boum, hantée par un piano à faire danser un mort, une perle rythmique. Le reste de l'opus est aussi excellent, soyez sans crainte.
Ce groupe avait aussi réussi dans l'art des reprises avec empreinte (le contraire de la reprise molle et sans âme). Leur Suspicious Mind révèle tout le fiel de la vraie nature de son texte et leur Ever Fallen in Love est une réinterprétation brillantissime du classique de nos adorés Buzzcocks.
Je n'oublie pas l'émouvant Johnny Come Home (extrait de leur premier album éponyme) et sa trompette lancinante. En la ré-écoutant, je suis heureux, point barre. 
Je jubile de partager avec toi, ami lecteur, cette musique de qualité, qui passe l'épreuve des ans sans effort, aussi précieuse et pérenne qu'un grand cru bordelais mais beaucoup moins onéreuse et accessible en deux clicks. Nb : ceci ne veut pas dire d'éviter de se procurer de temps à autre une bonne bouteille, fut-elle chère..  
Moralité : je vais ré-écouter les pépites enfouies dans mon unique possession labelisée du symbole qui m'agace si fortement et laisse mon portefeuille de glace et remplirai à nouveau les colonnes de ce blog de commentaires sur des oeuvres écoutables par tous et partout.
Fine Young Cannibals, en 2014 c'est fini mais sachez que The Beat s'est reformé et a effectué une belle série de concerts en 2014.
Merci d'avoir lu cette chronique et comme disait souvent le feu (mais immortel) Desproges : "Etonnant, non ?"

Jérôme "Cooked" V.