lundi 6 octobre 2014

Fumée dans le studio !

Avant de vous parler d’un groupe sans concession et puissant, lourd d’une histoire pleine de sueur et de décibels, j’ai nommé LOFOFORA, voici un souvenir personnel qui devrait vous faire sourire !
Il y a bien longtemps (années 1985-1990) je chantais dans mon groupe de vieux potes aka Les Colonels et nous répétions aux studios LUNA ROSSA, qui se situaient lors dans les murs épais des FRIGOS de PARIS. D’ailleurs, l’un des groupes y venant souvent était nommé... Lofofora Thérapie ! Nous les croisions sans les connaître, nous, modestes amateurs (éclairés).
Bref, nous jouions chaque dimanche soir avec tout notre cœur une série de reprises allant de The Cure à Chuck Berry, en passant par les Clash, Jerry Lee, Etienne Daho et Niagara. Nous n’étions pas les meilleurs mais le fun, l’amitié et l’énergie étaient présents ! Bref, nous allumions les amplis, chacun tournait discrètement le volume de plus en plus fort, et les cannettes de 8°6 se vidaient assez vite. Plus elles se vidaient, plus nous étions contents, plus on jouait fort, plus nous étions contents. Autant dire que je rentrais chez moi la tête explosée (mais heureux), et je me souviens bien de cette lumière orangée du périphérique qui fait mal aux yeux (mais que mettent-ils dans cette bière ?), alors que je rentrais à la maison, écoutant sans doute quelque cassette assez fort sur l’autoradio.
Nous fumions et qui plus est…dans le studio (mazette, tout cela paraît venir d’un autre monde !). Un soir en répète, assez content sans doute, j’ai lancé un mégot dans la VMC (bouche d’aération qui aspire l’air, rappel). Mon ami Olivier B. fit de même. Cinq minutes après, le gaillard de faction arrive en trombe ! Que se passe-t-il ? Il y a de la fumée partout !
Olivier B. et moi bredouillons : -«  Hé bé, hé bé, euh… »
Heureusement, Jacques S. guitariste émérite et leader dans les situations graves déclare avec assurance : - « un fusible a du cramer, ça a mis le feu à la laine de verre, ah ces machins ça brûle n’importe quand ! »  
Le meilleur est que le départ de feu fut circonscrit avec quelques coups d’un extincteur dans la gueule de la VMC (la chance a voulu que le feu de prenne pas, ouf !)
Quand l’épisode fut terminé, Olivier B. et moi avons re dit « hé bé, hé bé… » et Jacques S.  a de facto confirmé sa situation de leader en cas de coup dur. Nous bûmes une ou deux cannettes de 8°6 pour faire glisser tout ça (et plus de mégots jetés dans la VMC !)
Tout ça pour vous parler de LOFOFORA (hey, on aurait pu brûler ensemble, après tout !).
Punk, hardcore, fondé en 1989, ce groupe est un solide pilier de la musique qui en a…dans notre hexagone pâlichon. Engagés, ils le sont, en rouge et en noir, la bannière au vent, cohérents et tenaces. Pour vous la faire courte, ils sont plus proches de la French résistance que du vieux maréchal, et ce n‘est pas du bidon. Centaines de concerts, festivals, hauts et bas : je crois que ce groupe en a vu de toutes les couleurs et se tient debout, face au public. A fond les amplis, maestria et rythmiques syncopées.
Ils sortent un tout nouvel album, « l’Epreuve du Contraire » dont est extrait ce single : « Contre les Murs », bien recommandé par Songazine, Creusot-Loire, les aciers Krupp, Hayange et Florange.
De notre humble point de vue, vous devriez aller les voir en concert, ce 23 octobre au Trabendo.
Et d’ici là, ne jetez pas vos mégots n’importe où !  


Jérôme « 8°6 » V.


Les COLONELS devant LUNA ROSSA, circa 1989