Tonimontana joue dans la rue ! |
L’autre jour, mon ami Pat. C., grand amateur de bonne musique, me tend un
CD et me dit : « tiens voilà, je te ramène cela de Buenos Aires, et j’ai
promis que tu en ferais une chronique ». Je n’ai jamais été à Buenos Aires,
mais j’ai un énorme a priori favorable pour l’Argentine et ce pour deux
raisons.
A : Dans une autre vie, une autre galaxie, j’ai suivi avec passion et
méthode la Coupe du Monde de Football (oui, moi !) de 1978 qui s’y déroula.
Je regardais les matches la nuit, je connaissais tous les joueurs même les remplaçants
et j’avais même le 45 tours de l’hymne officiel (genre musique militaire pour
colonel moustachu et escadrons noirs). Souvenir fort de type totale « madeleine »
pour moi. C’est bête mais c’est ainsi.
B : Jorge Luis Borges. Mon Maître absolu ès philosophie et littérature.
Quand je passerai l’arme à gauche et que j’arriverai tout là-haut –oh, l’image d’Epinal !
LOL- le premier breakfast que je prendrai dans le Palace 7* luxe qui m’attend
sera avec Joseph Conrad et lui ! (juste avant mon lunch prévu avec Joe Strummer
et Ian Curtis, bien sûr).
Tonimontana est le groupe dont je vais vous causer. Déjà, gosh, un nom
pareil, direct from Scarface cela sonne bien. Un peu comme Kempes ou Passarella
ou Van de Kerkhof, non ? Leur musique (album TIO) est ska, sautillante et
joyeuse ; c’est frais sympathique, estival, pimenté et marrant. Genre un
but marqué par Paolo Rossi sur une passe de Marius Trésor après un dribble de
Dirceu. L’ultime morceau du CD est une reprise du Tarantinesque « Girl,
you’ll be a woman soon » ; imaginez Rumenigge ou Sepp Maier certes
germaniques à rouflaquettes dans leurs maillots blancs mais déguisés en joyeux
drilles ? Tonimontana, c’est un peu comme la tête de Bernard Lacombe sur
une figurine Panini : du sérieux mais efficace dans la durée : un
objet culte ! Si je vais à Buenos Aires un jour dans cette vie, avant d’être
appelé à jouer aux cartes avec Muddy Waters et James Brown, j’irai donc :
A : Faire le « JL Borges Tour » de la ville.
B : Boire un toast à la santé de « Gauchito », la mascotte
de la CdM 1978.
C : voir jouer Tonimontana dans la rue ou un bar, c’est promis juré,
mon ami Pat. C. !
Jérôme « Rocheteau » V.
album TIO, de Tonimontana |