mercredi 18 février 2015

Carl Barât and The Jackals : Let it reign, élixir de jeunesse enragée

Pete Doherty m’agace depuis longtemps. Avec sa bouille de rocker gâté, sa dope en bandoulière et ses caprices à répétition… et puis j’ai écouté sa musique, je n’accroche pas. Joker. 
Mais dans les Libertines, groupe mythique et météoritesque par ailleurs, il y a aussi le Carl Barât, the other half comme on dit à London. Lesquels Libertins sont à nouveau réunis en 2015, non pas chez Dodo le Saumâtre mais en studio pour sortir un album bientôt. NB : Côté bienfaits pour l’humanité, ces garçons sont plus proches de Laclos et ses Liaisons Dangereuses que de DSK et ses partouzes pas fines et trop scabreuses. 
Pas d’a priori et j’écoute, l’esprit ouvert, Carl’s « solo » album aka « Let it Reign », fabriqué « très vite, à Los Angeles, en bossant 16 heures par jour, avec de jeunes musiciens recrutés via Internet », lis-je sur GQ Magazine. Ho ? Résultat des courses ? Go Johnny, go ou alors no-go-zone?
Yes ! Ça cogne et ça vous emballe, y’a du riff Mesdames, y’a de la tripe Messieurs. Regardez-moi cette belle entrecôte rock, ce jarret punk fort vif et ce steak and roll qui fond dans la bouche. « Let it Reign » ! Mais quoi ? Le bruit et la fureur, pardi ! Le grill est sur 10 et la viande saignante.
 On y parle beaucoup de guerre, on l’évoque et la convoque (« Glory Days », “Victory Gin”, “Summer in the Trenches”, “War of the Roses”…). Qui veut des paroles engagées ? 
Allez, allez, on prend, on achète, on manifeste et on crie, il y en a pour tous les rebelles. « Glory Days » encore rend hommage à ceux (Brits’) qui furent fusillés pour l’exemple en 1914-1918. « March of the Idle » donne un coup dans les côtes des fanatiques, de l’église et du pouvoir. « Beginning to see » est plus orchestré et en impose. « We want more » s’insurge contre la gloutonnerie de l’avoir me semble-t-il. 
Bref : une brochette de belles et bonnes chansons, propulsées par ces Jackals, et leur moteur s’emballe mais Chacal pas (ok facile, mais la tentation était forte !).  
Immanquablement, vous allez penser aux Clash en écoutant cet album, par cette façon de pousser la voix, la mélodie pour vous donner envie de lever le poing en l’air. Un esprit de sans-culotte, la pique dressée, la mine pré révolutionnaire, pâle et romantique. 
Carl B. monte sur la barricade, comme la Liberté guidant le peuple et on a une furieuse envie de le suivre.


Jérôme « White Riot » V.