Pete Doherty m’agace depuis longtemps. Avec sa bouille de rocker gâté, sa
dope en bandoulière et ses caprices à répétition… et puis j’ai écouté sa
musique, je n’accroche pas. Joker.
Mais dans les Libertines, groupe mythique et
météoritesque par ailleurs, il y a aussi le Carl Barât, the other half comme on
dit à London. Lesquels Libertins sont à nouveau réunis en 2015, non pas chez
Dodo le Saumâtre mais en studio pour sortir un album bientôt. NB : Côté
bienfaits pour l’humanité, ces garçons sont plus proches de Laclos et ses Liaisons
Dangereuses que de DSK et ses partouzes pas fines et trop scabreuses.
Pas d’a
priori et j’écoute, l’esprit ouvert, Carl’s « solo » album aka « Let
it Reign », fabriqué « très vite, à Los Angeles, en bossant 16 heures
par jour, avec de jeunes musiciens recrutés via Internet », lis-je sur GQ Magazine. Ho ? Résultat des courses ? Go Johnny, go ou alors no-go-zone?
Yes ! Ça cogne et ça vous emballe, y’a du riff Mesdames, y’a de la
tripe Messieurs. Regardez-moi cette belle entrecôte rock, ce jarret punk fort
vif et ce steak and roll qui fond dans la bouche. « Let it Reign » ! Mais
quoi ? Le bruit et la fureur, pardi ! Le grill est sur 10 et la viande
saignante.
On y parle beaucoup de guerre, on l’évoque
et la convoque (« Glory Days », “Victory Gin”, “Summer in the
Trenches”, “War of the Roses”…). Qui veut des paroles engagées ?
Allez,
allez, on prend, on achète, on manifeste et on crie, il y en a pour tous les rebelles.
« Glory Days » encore rend hommage à ceux (Brits’) qui furent
fusillés pour l’exemple en 1914-1918. « March of the Idle » donne un
coup dans les côtes des fanatiques, de l’église et du pouvoir. « Beginning
to see » est plus orchestré et en impose. « We want more »
s’insurge contre la gloutonnerie de l’avoir me semble-t-il.
Bref : une
brochette de belles et bonnes chansons, propulsées par ces Jackals, et leur
moteur s’emballe mais Chacal pas (ok facile, mais la tentation était forte !).
Immanquablement, vous allez penser aux Clash en écoutant cet album, par
cette façon de pousser la voix, la mélodie pour vous donner envie de lever le
poing en l’air. Un esprit de sans-culotte, la pique dressée, la mine pré révolutionnaire,
pâle et romantique.
Carl B. monte sur la barricade, comme la Liberté guidant le
peuple et on a une furieuse envie de le suivre.
Jérôme « White Riot » V.