On ne se refait pas.
Fidèle auditeur du grand Bernard Lenoir, sur France Inter, j’étais rivé au
poste le soir, attendant son émission. Souvent, je l’enregistrais sur une
cassette audio, pour ne rien rater et l’écouter dans ma voiture dès le
lendemain matin. Autant dire que ses coups de cœur et ses goûts ont façonné les
miens pour une grande partie. Je ne le remercierai assez et nous serions
quelques milliers à lui devoir une fière chandelle pour cette éducation
musicale du plus haut niveau. Des Bernard Lenoir et des Michka Assayas méritent
une reconnaissance bien plus large que celle de notre bataillon aux yeux
brillants d’admirateurs puristes.
Parmi les artistes qu’il défendait, il y avait Jay Jay Johanson. Dès 1997, pour son premier album Whiskey, puis Tattoo en
1998, les partisans de « la musique pas comme les autres » avaient
repéré ce chanteur assez unique, à voix haut perchée et émouvante.
Sa musique est variée, trip hop, indie, électro soft ou jazzy mais toujours
si légère. Une aura de mélancolie élégante se dégage de ses chansons, soignées
et douces. Bref, un chanteur qu’on ne zappe pas, un ami des longs trajets en
voiture ou des jours de pluie, faiseur de ces rares et jolies chansons qu’on
glisse dans une compilation destinée à quelqu’un qu’on aime. Je vous avoue
humblement que je l’avais perdu de vue, lisant de loin des critiques de ses
disques toujours très élogieuses, où j’avais cru comprendre qu’il fouillait la
veine jazzy et classieuse (what else chez cet homme de goût ?)…
Ayant le privilège de déguster son prochain album à sortir au joli mois de
mai, appelé « Opium », me voici exécutant cette douce tâche et vous
en contant quelques bribes. La couverture est sans fard, Jay Jay face caméra semble
un peu fatigué, pensif, vêtu d’une chemise militaire et son nom est placé façon
Dazibao. Prisonnier politique en Asie ?
11 perles délicates sont extraites de cet album, aux sonorités fines, plus
rim shot que caisse claire, plus piano solitaire que grand orchestre et plus
proche du clair obscur que de la lumière des stades. Des murmures, des
confidences : ce garçon vous attrape par les sentiments. De l’art raffiné,
du précieux, du cousu à la main avec de fils d’or et de soie. J’ai beaucoup
aimé ce plateau royal. Quelques exemples :
« Be Yourself » est juste délicate et fragile, me faisant penser au
célèbre « Walk on By ».
“I
love him so” est so…trip hop donc so…
belle. “I don’t know much about loving” nous ment ce garcon et l’on est projeté
dans un univers soyeux, où l’amour est toujours ce jeu dangereux où l’on se
fait souvent griffer. « I can count
on you », encore un bijou subtil qui se glisse dans vos tympans en
finesse.
« Hara Kiri », cet instrumental crève-cœur nous susurre-t-il d’en
finir ? Mais, non, on ne veut pas mourir avant d’avoir encore écouté
d’autres chansons !
Heureux alors d’avoir eu la chance de retrouver Jay Jay johanson sur la
route de mes écoutes.
Superbe disque, cet Opium là se
fumera les yeux mi clos, la tête penchée et les souvenirs un peu flous.
Si Bernard Lenoir officiait encore, il nous en parlerait certainement.
Caresses et bises à l’œil.
Jérôme « 87.8 MhZ » V.
P.S. : Plus
d’infos à noter sur vos tablettes d’initiés !
Ecoutez le single MOONSHINE, sorti cette semaine : https://soundcloud.com/jay-jay-johanson/moonshine-1
Une couverture déroutante pour l'EP "Moonshine" |
Ce single figurera dans l'EP "Moonshine" qui sortira le 13 avril.
L'album "Opium" sortira le 26 mai.
Jay Jay J. sera en showcase lors du disquaire day le 18 avril (entre 15h et 17h) et dédicacera une 20aine de test pressings (série limitée Agnès b.) @ Point Ephémère.
Jay Jay J. sera en showcase lors du disquaire day le 18 avril (entre 15h et 17h) et dédicacera une 20aine de test pressings (série limitée Agnès b.) @ Point Ephémère.
Le 17 avril, il sera en session au Redbull Studio avec Robin Guthrie
des Cocteau Twins.
Release party le 8 juin au Café de la Danse.
Release party le 8 juin au Café de la Danse.
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