lundi 23 mars 2015

Slug : album Ripe ; mûr pour murmures

Pourquoi fait-on de la musique au fond ?

Faire du bruit, échapper à l’usine, séduire des filles/ des garçons, partir en voyage, être couvert de gloire ou de poudre blanche, manger avec les doigts, se voir sur une affiche, éviter sa mère, dégoûter son grand père, rencontrer le diable ou juste et tout simplement être aimé ? 
Au sujet de Ian Black et les Brewis brothers, je ne connais pas leurs motivations, leurs aspirations ni leur ambition, mais j’ai benoîtement écouté plusieurs fois avec beaucoup d’attention ET en entier l’album qu’ils ont fabriqué sous le nom de SLUG (aka « limace ») et intitulé RIPE («  mûr »). Il sort le 13 avril 2015. Bilan : Bravo et merci à Memphis Industries. A première vue, les titres des chansons sont fort bien trouvés, assurément tortueux, curieux et un poil surréalistes, les voici :

Grimacing Mask
Cockeyed Rabbit Wrapped in Plastic
Sha La la
Eggs and Eyes
Greasy Mind
Shake Your Loose Teeth
Weight of Violence
Running To Get Past Your Heart
Peng Peng
Kill Your Darlings
At Least Show That You Care

Avouez que c’est intrigant ! La musique est finement élaborée, avance parfois en claudiquant, est très riche, variée et attachante. Ça sonne, ça résonne, ça vibre. On appellera cela de la pop à ressort ou de l’indie guilli guilli, faute de mieux. La voix est douce, on s’y habitue, elle finit par devenir une amie dans l’autoradio. Une subjective preuve que cette musique est fort jolie ? Tout simplement que la limace SLUG se promène à son aise sur la laitue de nos choix musicaux : on ne l’en chassera pas. S’il fallait noter cet album sur 20, je mettrais au moins un 16, mention belle surprise printanière. Pourquoi fait-on de la musique au fond ? Pour être aimé, quand même, non ?
SLUG, vous avez ma sympathie.  


Jérôme « escargot »V.