mardi 3 mars 2015

L’année où l’Eurovision s’est arrêtée

En 2015, le télé crochet géant, kitsch et international fut remporté par un groupe de mongoliens autistes punk Finlandais appelés PKN.
En 2016, les Turcs firent concourir un cul de jatte aveugle (beuglant a cappella et pleurant en même temps) qui finit second, derrière les sœurs siamoises new wave danoises et séropositives  à crête dont le vomi final suscita des « ten points » presque partout.
L’année fatale, 2017, à Copenhague, vit une Zaz à l’accordéon s’acheminer vers la dernière place, les Anglais retenter le pari de l’artiste transgenre avec une femme qui en avait, chantant en gangsta’ rap sur des rythmes afro-cubains synthétiques, la Norvège nous refaire le coup du Death Metal via 7 albinos épuisants aux yeux vraiment rouges, et la Belgique envoyer une coiffeuse bègue dont le seul mérite était d’avoir  eu 2 jours pour apprendre un air à défendre (en plus d’une plastique parfaite, totalement révélée par sa robe transparente). La Serbie innova avec un Boys Band virtuel, représentés par des olives vertes à gros yeux en 3D, mais certains couplets de leur bluette disco trash contenaient un sens caché faisant l’apologie de la haine des Croates. Lesquels Croates, via leur quatuor de manchots dyslexiques passèrent à leur tour une rafale de bras d’honneur (ce qui n’était pas facile pour eux) et de « Fuck Serbia » juste après. La tension monta d’un cran à l’heure de show. Les Grecs, encore énervés qu’on ait refusé leur candidat minotaure anorexique, remplacé à la dernière minute par un berger obèse et barbu du nom de Sodomis Roussis se lâchèrent et leur délégation hurla « Cyprus is not Turkey » en s’emparant du micro de Miss Silicone UK 2016 qui avait été bombardée chef speakerine du show TV international. Elle louchait fort la pauvre et n’arrivait pas à récupérer son outil de travail. Pour TF1 et France 3 Picardie, Michel Drucker commentait de son lit ultra-médicalisé aux couleurs d’Emirates Airlines et de Red Bull, à l’Hôpital Américain de Neuilly, mais comme il était sourd et presque aveugle, il continua de parler à Bernadette Chirac sans tenir compte des évènements diffusés en direct.
Ceci créa un formidable décalage quand le duo Ukranien de nains chauves attaqua son tango électro falsetto puis déploya une bannière demandant le retour immédiat de la Crimée dans le giron national et enfin envoya 12 grenades quadrillées dans le public. La star moldave octogénaire du Yodeling profitant de la confusion planta un de ses talons aiguille dans l’œil (unique) du Ténor techno roumain borgne qui se préparait en coulisses à consommer des amours adultères avec la chanteuse du groupe Reggae monophonique d’Estonie (ou de Lettonie, on ne sait jamais vraiment très bien qui est qui de ce côté là du Danube ?). La bagarre fut alors générale, chaque pays pouvant enfin libérer la rage contenue dans toutes ces années d’humiliation, de podiums ratés et de notes aussi sévères que partisanes.
« Germany, 3 points tu as dit ? Tiens prends ça dans ta tronche, fils d’asperge ! » criaient les uns…
« Vous votez toujours les uns pour les autres, bande de saltimbanques à paillettes ! » vociféraient d’autres tout en saisissant les extincteurs afin de frapper à la ronde et avec fureur…
« Saligauds de latins gominés, notre empire va au-delà des steppes et du fleuve Prout ! » crachaient encore quelques blonds aux pommettes rougies par la colère, la bouche déformée par l’aigreur...
On releva 17 morts, soigna 78 blessés dont 44 graves. L’armée  danoise dut batailler près de 9 heures pour séparer les protagonistes. Michel Drucker avait alors rendu l’antenne et dormait déjà, rêvant du temps où il monopolisait l’antenne et brossait des dos sur un canapé pendant 12 heures consécutives. 
Dès 2018, il n’y eut plus d’Eurovision.


Jérôme « 10 points » V.