Hier,
j’ai reçu le CD suivant : “Kim sing the Blues at Midnight Special Records ».
Il
m’était gentiment envoyé via une agence qui s’appelle “La Bise Fraîche”.
La journée commençait bien.
J’aime le blues, j’aime les bises fraîches, je dois impérativement vous
parler de ce disque.
Nota bene : Ce Kim (Giani) avait aussi joint son autobiographie,
témoignant d’un parcours original et d’une personnalité hors norme.
NB : J’aime bien aussi les personnalités hors normes dans ce monde que
les banquiers OGM 2.0 veulent mettre dans un carré de sapin sans âme mais pour
eux très rentable.
Huit chansons, en fait huit reprises de blues classiques et primitifs, cette musique puissante et collée au cœur,
qui sent la sueur, l’amour et la vie qui fait mal. Les bluesmen savent nous
passer un message terriblement humain en trois accords et douze mesures. C’est fort,
c’est grand, c’est puissant.
Kim, petit malin coquin, fait ressortir de façon décalée et accentuée un
aspect inédit et pointu du blues dans chacune des chansons qu’il a reprises.
Avec lui et ses compères, on n’est plus dans un rade de Chicago ou un bordel de
New Orleans mais dans une autre dimension, une autre ambiance. Un peu comme le
bocal de bonbons acidulés où vous plongez la main et votre palais est surpris,
croque après croque.
Ecoutez !
Early in the morning : Un suave Wurlitzer vous emmène à pas feutrés et
fort délicatement vers un pays lointain. « Nothing but the blues »
c’est lui qui le dit.
I feel so good : Rythmes mécaniques et ombre furtive d’Alan Vega font
tourner un carrousel fou qui s’emballe.
Without you : Langueur d’une guitare étirée à l’infini, vocalises à la
Buckley (fils).
Snatch it back and hold it : un bastringue énervé où tout le monde
finit debout sur la table et renverse les bouteilles.
What they call a descent : simplicité, extrait sec d’une chanson aux
cordes sèches et sans apprêt, de la fraîcheur et de la syncope.
Preachin’ blues : on a vidé la boîte d’amphètes et bu beaucoup de Rhum-Coca-Rhum
100% caféine toute la nuit ; comprendre alors I was up this morning au
sens qu’on ne s’est pas couchés !
Vampire blues : nocturne en diable, pâle comme Bela Lugosi.
Crystal in veins : 8minutes 17 en apesanteur pout être shooté,
troublé, calmé, conquis, avachi et parti. Enfin, on est de retour dans
l’Illinois dans un joint enfumé et à Brooklyn au milieu d’une nuit blanche où
un harmonica pleure avec insistance. C’est beau.
Kim
sings the blues, in a different way…
Well
done, Sir.
Jérôme « Kingston
Mines » V.
Crédit photo : Michelle Blades |