Le rock critic a un pu**** de sympa de boulot.
Il reçoit des albums, il écoute (ou pas), il rédige son avis et il publie.
Il est invité aux concerts. On lui soumet des liens à diffusion limitée.
Débourser un centime pour se voir offrir le tout meilleur et le tout nouveau
sort peu à peu de son paysage mental.
Certains en profitent pour jouer les petits sergents, les dictateurs de
poche, les juges d’un mètre cinquante. En cinq lignes, il est possible de
saloper le travail de cinq mois ou cinq ans. En quelques traits d’esprit, on
peut rendre fou ceux qui se sont échinés à produire quelque chose avec leur âme
en tête de gondole.
Moi je ne ferai jamais ça. Enfin… sauf pour ceux qui ont déjà 29,525 millions
de dollars sur leur compte en banque et dont le vomi musical nous est déversé
en rotations lourdes et affiches 4x3, avec une boisson à bulles en logo de
fond. Yeeek !
Tranquille, l’autre matin et du groupe Yeallow,
je reçois l’album Homebred.
Et là, le rock critic doit avouer un autre travers subjectif de son
«art », qui s’appelle « la gueule du client ». Donc, c’est net,
je regarde toujours à quoi ressemblent les artistes que je vais chroniquer
avant d’écrire une seule ligne.
Yeallow ont des têtes de gens sympathiques, intelligents et souriants. Je
ne les connais pas, mais je m’imagine bien être ami avec eux, dans ce monde de
brutes et de rapaces. Ce ne sont pas des perdreaux de l’année et moi non plus.
On aurait des tas de trucs à se raconter j’en suis assuré…
Et côté musique, on peut savoir ?... opinera le lecteur de ce blog
dont le tapotement de pied commence à trahir un début de lassitude envers les
considérations préliminaires de l’auteur de ces lignes. Mais … c’est important
les préliminaires, vous savez !
Alors bon, oui. L’album « Homebred ».
Voici de l’indie rock de belle facture.
Mid tempo, guitare ciselée et airs bien construits. Voix juste et belle.
J’’aime beaucoup le tubesque « Clocks » (Ne tapez surtout pas
Clocks et/ou Yeallow sur Google sinon vous aurez du Coldplay en boucle dans les
réponses !). « Rosebud » est très prenant, on a envie de chanter
le refrain avec eux et il comporte un superbe solo de guitare.
« Slowly » est une ballade aérienne et puissante. « The
Trick » assure bien côté riff de guitare tranchant-coupant et chœurs
coquins.
Bilan : de mon humble siège bancal, fait de doutes et d’amour de la
musique, je donne un big hug à Yeallow parce que leur musique est fraîche comme
un demi bu entre potes à une terrasse de café, où ils pourraient jouer en live,
un soir de printemps et je suis sûr qu’ils feraient ça très bien.
Jérôme « Titi » V.