Les Roughneck Riot sont
des types formidables.
Surtout Caitlin Costello, la joueuse de banjo amplifié.
Combo disparate assemblé il y a une dizaine d'années à Warrington, une ville
judicieusement située pile poil entre Manchester et Liverpool, Roughneck Riot
livre un folk-punk brut de décoffrage, quelque part entre Nofx (le chanteur a
un petit côté Fat Mike assez ostentatoire) et The Pogues (même si personne ne
ressemble à Shane Mac Gowan, ce qui n'est pas plus mal pour eux). Comme tous
ces groupes qui donnent leur pleine mesure sur scène, les vidéos ne leur
rendent pas justice et je ne saurais donner de meilleur conseil à l'aimable
lecteur que de guetter leur prochaine prestation dans sa ville. Car Roughneck
Riot, c'est du punk spontané, primitif, qui sent le pub et quelque chose de
l'insolence des pionniers du genre, méthodiquement exécuté à la sauce folk
celtique. À la traditionnelle base guitare-basse-batterie s'ajoutent un banjo,
une mandoline et un accordéon, sans jamais sombrer dans le folklore bucolique
ni la chanson à boire. Entre l'interminable performance technique du virtuose
de la cabrette et le foutoir inaudible du punk qui pense qu'accorder son
instrument, c'est insupportablement bourgeois, il y avait un étroit chemin qui
contournait ces deux écueils et qu'ils ont trouvé. Bravo, les gars et la fille.
Henriette de Saint-Fiel