mardi 30 juin 2015

Roughneck Riot : celtics 'till death

Les Roughneck Riot sont des types formidables. 
Surtout Caitlin Costello, la joueuse de banjo amplifié. Combo disparate assemblé il y a une dizaine d'années à Warrington, une ville judicieusement située pile poil entre Manchester et Liverpool, Roughneck Riot livre un folk-punk brut de décoffrage, quelque part entre Nofx (le chanteur a un petit côté Fat Mike assez ostentatoire) et The Pogues (même si personne ne ressemble à Shane Mac Gowan, ce qui n'est pas plus mal pour eux). Comme tous ces groupes qui donnent leur pleine mesure sur scène, les vidéos ne leur rendent pas justice et je ne saurais donner de meilleur conseil à l'aimable lecteur que de guetter leur prochaine prestation dans sa ville. Car Roughneck Riot, c'est du punk spontané, primitif, qui sent le pub et quelque chose de l'insolence des pionniers du genre, méthodiquement exécuté à la sauce folk celtique. À la traditionnelle base guitare-basse-batterie s'ajoutent un banjo, une mandoline et un accordéon, sans jamais sombrer dans le folklore bucolique ni la chanson à boire. Entre l'interminable performance technique du virtuose de la cabrette et le foutoir inaudible du punk qui pense qu'accorder son instrument, c'est insupportablement bourgeois, il y avait un étroit chemin qui contournait ces deux écueils et qu'ils ont trouvé. Bravo, les gars et la fille.


Henriette de Saint-Fiel