Bon déjà, si l’on me précise qu’un artiste vient de Bruxelles, un a priori
positif l’accompagnera, tant la sympathie à l’encontre des belges est forte
chez Songazine. C’est comme ça. Une Chimay à votre santé !
Mais à propos de David Lund,
quand on entend sa musique, on pensera plutôt qu’il vient de la Lune ou d’une gentille
planète poétique et douce. Comme celle du Petit Prince ? A l’écoute de son
album : Ever, il est bien
question de voyages planants et d’apesanteur plus que de tout autre chose. Notre
Terre s’éloigne, tout est aperçu d’en haut, on se sent comme un astronaute
calme qui part au ralenti et en arrière dans sa navette, à l’écoute de cet
album.
Guitares fines, synthétiseurs vibrionnants disposés en larges nappes, voix confidente
et maîtrisée, cuivres langoureux, ce monsieur que l’on imagine sensible et fin
nous fabrique un cocktail de sonorités recherchées.
Ecoutez « Fiction » par exemple : légère ballade,
scintillante et nostalgique.
« You are », mystérieuse et circulaire, est-ce un rayon nocturne
pour amuser quelque spectre en promenade dans un château hanté ?
« Head on a pillow », pour un réveil après une nuit pleine de
rêves étranges ? Pas banal en tout cas.
« Fruit », aux accents un peu jazz et à la tension rythmique
serait un bon générique de film… lynchien.
« Ever » un instrumental aérien repose et apaise grandement, à
intégrer dans vos compilations personnelles de relaxation douce. Fort chouette,
ainsi diraient nos amis belges !
Point d’orgue de l’album, une reprise délicate de Sade, la voluptueuse, et
de son tube « Is it a crime » là décortiqué via un angle sous-marin,
aquatique et distancié.
On aime BXL, on aime la jolie musique et on aime David Lund, barde universel,
doux et plaisant.
Jérôme « Atomium » V.