mercredi 22 juillet 2015

Flo Morrissey : From Paris With Love

La jeune chanteuse folk Flo Morrissey nous a offert un somptueux premier album Tomorrow Will Be Beautiful. Notre anglaise, française de cœur, nous a accordé une interview dans un café/salon de thé, le temps d’un après-midi.

Dans sa critique, le chroniqueur a comparé l’album au poème Invitation au Voyage de Charles Baudelaire. Plus précisément à la strophe : « Là tout n’est qu’ordre et beauté / Luxe, calme et volupté ». De cette comparaison, elle se réjouit : «  Vraiment ? Je trouve ceci magnifique. C’est un de mes auteurs préférés. Je suis d’accord, elle représente bien l’atmosphère de l’album. Un jour, avec mon producteur, Noah Georgeson, nous avions trouvé cette métaphore Tomorrow Will Be Beautiful qui le résume. La tristesse de certaines émotions quotidiennes peut posséder une beauté, une somptuosité, une harmonie apparente ». Songazine lui sort le format poche des Fleurs du Mal. Il  montre la célèbre strophe. Admirative de ce fameux poème, elle dégaine son téléphone, prends une photo et la rajoute sur Instagram. « Connais-tu René Char ? Non ? C’est un poète français que m’a fait découvrir Philippe Zdar. Il est, lui aussi, très beau à lire. Beaucoup de poète font partie de mes influences. Cependant, quand j’écris mes chansons, je m’inspire de tout ce qui touche aux différents arts », conclut-elle.
La plupart des morceaux ont été enregistré en Californie, sauf If You Can’t Love This All Goes Away. Son lieu de naissance est Paris. Le producteur français Philippe Zdar (Cassius) en a assuré les commandes. Voici son origine, telle qu’elle fut racontée : « J’avais 17 ans (âge où elle quitte l’école pour la musique), quand je l’ai écrite pour la première fois. Elle est une pionnière en termes d’écriture. Elle a été composée au piano. Une première pour moi. J’avais des à priori, mais au final je me suis dis « Oh, en faite c’était cool ! » Innocence, naïveté, ce sont ces mots qui définissent cette chanson. Elle parle beaucoup de mon expérience personnelle durant mon enfance ».

L’Amour est bleu
Entre deux gorgées de thé bio, elle conte au chroniqueur son attachement à la capitale française : « Paris possède ce quelque chose de romantique. Tous les stéréotypes des Français sont représentés dans leurs bons côtés. La vie est relaxante, plus paisible que celle de Londres. L’autre atout charme est votre langue que je trouve magnifique. Je m’y remet à l’apprentissage ». Elle nous avoue flâner dans les quartiers de Pigalle, du Marais et de Poissonnière. Dans ce dernier se trouve Nanashi, « c’est mon restaurant parisien préféré. Cela fait plusieurs mois que j’arpente cette ville. Un jour, peut-être, j’espère y déménager et y vivre », promet-elle.
L’année dernière, lors d’un concert de Paris (Pour Les Inrocks), elle a chanté en français : L’Amour est Bleu d’André Popp, interprété par Vicky Leandros en 1967. « Mon père me l’a fait découvrir étant plus jeune. Je trouve cette chanson simple et magnifique, ce qui en fait sa beauté. J’aime tout ce qui vient des années 60. J’adore aussi la musique française de l’époque, comme Serge Gainsbourg ».
La musique ressemble pour elle à « un échappatoire, une évasion » et qu’en est-il de la sienne : « Récemment, un artiste français m’a dit que ce que je faisais, était de la dentelle, fragile et fine. Je pense que c’est ça. C’est de la folk  avec ce coté délicat ». Bob Dylan, Billie Holiday, The Beatles, Jeff Buckley, ou encore Coco Rosie lui ont donné ce goût pour la musique. Joni Mitchell et Vashti Bunyan, sont cités, souvent, comme les parents musicaux de la jeune chanteuse.
Elle donne son avis : « Beaucoup de personnes en m’écoutant me comparent à ces deux femmes. Pourtant, je suis absolument plus proche de Vashti Bunyan, pour son style et sa musique. Celle, qui pour moi, ressemble à Joni Mitchell, c’est Laura Marling (une autre chanteuse folk anglaise). Il existe aussi cette ressemblance avec Lana Del Rey. Pour être honnête, je ne pense pas que nous avons de réels points communs. Je me considère plus dans le style de Cat Power ».
Après ce bon moment passé à discuter sur ses prochaines vacances en France (près d’Avignon) et de choses et d’autres. Nous nous quittons sur une accolade amicale. Flo Morrissey rejoint son hôtel et le chroniqueur s’en va apaisé par cet après-midi serein et ensoleillé de la Ville Lumière
Dernière chose pour les amoureux de Paris voici un petit cadeau, une chanson du jazzman Moondog.


Thomas Monot